Fleurs de Chanel : nées à Pégomas, écloses à Paris
Dans le cadre de la manifestation Jardins, jardin, aux Tuileries, jusqu'à dimanche soir, la maison parisienne recrée les champs de plantes à parfum azuréens. Un hommage au savoir-faire des Mul
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Aurore Harrouis
Publié le 02/06/2018 à 05:14, mis à jour le 02/06/2018 à 05:14
Séquence émotion pour les Mul - Fabrice Bianchi, Joseph Mul et Jean-François Vieille - à l'heure de découvrir le champ éphémère de 200 m2 inspiré du domaine de Pégomas.A.H.
Affichant leur belle couleur, les pétales des roses centifolia prennent doucement l'air parisien. Les tubéreuses pointent fièrement, exhalant leur capiteuse fragrance, bâtiments hausmanniens en toile de fond. Il y a les délicieux parfums, quand on caresse les allées de fleurs. Les couleurs qui rayonnent sous le soleil. Il y a aussi l'émotion qui pointe quand la famille Mul entre dans le jardin créé par Chanel aux Tuileries. Représentation miniature (200 m2) et éphémère - la manifestation se tient jusqu'à dimanche - des 20 hectares du domaine pégomassois où sont cultivés jasmin, rose de mai, iris, tubéreuse et géranium rosat. Plantes à parfum azuréennes à la source des essences qui entrent dans la composition des jus de la maison parisienne depuis les années 1920. « Voir nos fleurs à Paris, c'est beau. C'est unique », souffle Joseph Mul, la voix teintée d'émotion.
Floraison haute couture
Autour de lui, devant la bastide provençale reconstituée, les blogueuses le mitraillent de questions sur ses terres, la récolte, la transformation. Sous sa casquette, ses yeux pétillent. Dans son sillage, Fabrice Bianchi, son gendre, qui s'occupe de l'exploitation et Jean-François Vieille, expert de la transformation de fleurs en « concrète » dans l'usine installée au cœur des champs pégomassois, sourient. Ça a marché. Les plantes sont en fleur. Pétales intacts. C'est le bouquet.
Pourtant, il a fallu ruser pour que tout sorte au même moment. Des mois que les Mul concoctent le jardin de Paris. Retardent ou avancent la floraison des espèces. Pour ne pas trop les brusquer, les plantes du pays de Grasse ont voyagé par transporteur. Avant d'être installées dans le jardin conçu avec le même soin qu'une collection haute-couture. Bulle fleurie, pédagogique où la création des fragrances est décryptée par des étudiants de l'école supérieure du parfum, tabliers de cueilleur noué à la taille.
Les Tuileries de Coco
Comme un clin d'œil. Comme un retour aux sources essentiel pour Olivier Polge, créateur des parfums Chanel : « ici, on peut montrer que derrière le parfum impalpable, il y a un savoir-faire très concret, très artisanal de la terre, des fleurs. »
Ici, à deux pas de la rue Cambon, là où Coco Chanel avait sa première boutique. Dans ces Tuileries qu'elle a maintes fois foulées de ses pieds. Hier, aujourd'hui. Ce jardin est toujours sien.
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