En italien, « Cendrillon » se dit « Cenerentola ». Le seul fait de prononcer ce nom donne envie de composer un opéra. C'est ce qu'a fait en 1 817 - il y a deux cents ans exactement - le compositeur du « Barbier de Séville », Gioacchino Rossini.
L'Opéra de Monte-Carlo a donné ce brillant ouvrage au Grimaldi Forum, samedi soir, en présence de S.A.S. la princesse Caroline.
Le moins qu'on puisse dire est que cette « Cenerentola » n'est pas une « Cendrillon » au petit pied : c'est un concert-spectacle de luxe avec Cecilia Bartoli en vedette.
Cecilia Bartoli, précisément, est la bonne fée de la soirée. C'est elle qui a conçu le spectacle, l'a organisé - avec le directeur Jean-Louis Grinda, bien sûr - a réuni l'orchestre des Musiciens du Prince, a constitué l'équipe de chanteurs et a prévu la tournée européenne qui suivra les représentations monégasques. En plus, c'est elle qui chante. Elle fait resplendir les vocalises à la manière d'un feu d'artifice.
Avec cette « Cendrillon », elle a trouvé chaussure à son pied !
Le spectacle est donné sans décor sous une forme mi-concert, mi-opéra.
Les chanteurs apparaissent devant l'orchestre, en costumes, dans des jeux de lumière et miment l'action de leurs personnages. C'est plus qu'un concert, moins qu'un opéra, mais, grâce à la musique, c'est un plaisir total.
Les Musiciens du Prince sont un orchestre baroque jouant sur instruments anciens, sans vibrato.
Au début, on est étonné. On entend d'habitude les opéras de Rossini joués par de volumineux orchestres modernes.
Mais ces Musiciens du Prince déploient un tel dynamisme sous la direction de Gianluca Capuano qu'on se laisse emporter.
La distribution est de grande classe avec, dans les premiers rôles, deux basses de premier choix, Alessandro Corbelli et Carlos Chausson, ainsi qu'un brillant ténor, Edgardo Rocha.
Vous l'aurez compris : à pieds, en voiture ou… en carrosse, tous les moyens sont bons pour aller entendre la « Cenerentola » de Cecilia !
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