Et si la prochaine "Marche de L’Empereur" de Luc Jacquet naissait grâce à Monaco?

Un accord avec le gouvernement et la fondation Prince Albert II débloque près 2,7 millions d’euros permettant aux équipes du cinéaste de démarrer leurs productions en Principauté.

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CEDRIC VERANY Publié le 04/07/2019 à 08:00, mis à jour le 04/07/2019 à 09:58
Luc Jacquet, ici à Cannes en 2015. (Photo Sébastien Botella) ©PHOTOPQR/NICE MATIN / SEBASTIEN BOTELLA - PATRICE LAPOIRIE / CANNES / LE 23/05/15 Luc Jacquet en photocall pour La Glace et le ciel, hors compétition au festival de Cannes. (MaxPPP TagID: maxmatinnews316670.jpg) [Photo via MaxPPP] Photo S. Botella

Il fallait briser la glace. Après la révélation le 30 avril de ses ambitions, au cours de la présentation Extended Monaco, Luc Jacquet (La Marche de L’Empereur) et ses équipes passent à l’action.

Le réalisateur et documentariste a choisi de financer ses futurs films et documentaires sur des questions environnementales par le biais d’un principe de bourse virtuelle qui s’appuie sur la technologie des blockchains. Une manière de contourner le système de financement "classique" du cinéma avec des distributeurs, des diffuseurs et des producteurs pour développer ses œuvres au plus près de ses préoccupations.

Luc Jacquet a misé son nom et sa notoriété pour assurer avec ce nouvel esprit de financement. Le process se fait via une société installée en Principauté, LJPF, qui a vocation de lever des fonds. Son outil de travail sera une deuxième entreprise, en cours de création, baptisée Ice Breaker, qui se chargera de la production des projets.

Se lancer dans l’inconnu

L’ensemble est une première en Principauté. Et pour activer l’affaire et soutenir les équipes qui sont en train de s’installer à Monaco, deux protocoles d’accord ont été signés pour former le capital initial. Ainsi, le gouvernement investit 2 millions d’euros.

Et la Fondation Prince Albert II de Monaco mise, elle, 750.000 euros. Depuis 2011, la fondation soutient financièrement les œuvres et les projets de Luc Jacquet. "Nous connaissons sa sensibilité aux problèmes environnementaux", souligne le vice-président de la FPA2, Bernard Fautrier.

"Il y a tout juste un an, il a proposé au souverain d’essayer de l’aider à mettre en place un système innovant de financement en utilisant des technologies nouvelles comme la blockchain et les cryptomonnaies pour la création d’un certain nombre d’œuvres. Sur l’aspect du produit, nous étions tout à fait confiants. Sur l’aspect des nouvelles technologies, c’était se lancer dans l’inconnu. Mais Monaco a depuis longtemps une tendance heureuse à soutenir les innovations dans bien des domaines et c’était une opportunité intéressante pour permettre de réaliser des activités que nous réalisions dans le passé dans un schéma classique".

"Nous croyons à ce modèle économique"

L’affaire aura pris une année pour mettre en place les ressorts administratifs et législatifs pour implanter une ICO en Principauté, en prenant des précautions.

"Nous croyons à ce modèle économique", confirme le conseiller de gouvernement pour l’Économie et les Finances, Jean Castellini. Précisant qu’un projet de loi sur l’activité des blockchains a été déposé sur le bureau du Conseil national il y a quelques semaines, "dans l’espoir que cette initiative rencontre le plus grand succès possible et que la Principauté puisse se doter d’un arsenal législatif innovant pour faire face aux défis que représentent ces ICO, c’est-à-dire le financement d’activités parfois traditionnelles mais par des moyens qui ne le sont pas".

Dans l’intervalle, le Gouvernement n’a pas hésité à mettre deux millions d’euros sur la table, via ce protocole d’accord signé, pour asseoir le projet avec les équipes de Luc Jacquet. "Cela permettra à la société LJFP de se doter de moyens financiers nécessaires à la réalisation de films et d’opération en faveur de l’environnement. Pour l’état, cela montre que nous croyons à ces actions, à la manière de les financer et à la possibilité pour la Principauté d’en retirer les bénéfices", continue Jean Castellini. Qui confirme, par contre, que pour l’heure, le Gouvernement n’a pas identifié d’autre structure capable de répondre aux critères d’un nouvel accord de ce type.

Mais la glace est à peine brisée…

Représentant les équipes de Luc Jacquet, Patrick Faivre a signé le protocole d’accord avec le conseiller de gouvernement Jean Castellini pour le Gouvernement et le vice-président Bernard Fautrier pour la Fondation du souverain. Photo Stéphane Danna/Dir’Com’.

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