C’est un problème auquel les responsables politiques et administratifs du pays n’avaient sans doute pas songé : comment respecter la loi et permettre à toutes les formations, en lice au prochain scrutin européen, de placarder leurs affiches officielles sur les panneaux électoraux ! Car cette année, les électeurs devront faire leur choix entre… trente-quatre listes ! Un nombre inédit qui représente un véritable casse-tête logistique.
C’est particulièrement vrai pour les maires des villages du haut pays mentonnais. En cause, d’abord, l’espace public qu’il faut réserver (ou trouver !) pour cela. Mais, même ce problème résolu, reste celui de la disponibilité des supports, qui relèvent de chaque commune et avec 34 panneaux d’affichage à fournir, cela signifie donc des frais supplémentaires, là où les budgets sont déjà contraints. Autant dire que certaines municipalités ont dû sérieusement se creuser les méninges pour ne pas se retrouver hors-la-loi.
« On va scinder nos panneaux en deux »
« Ce nombre élevé fait qu’il faut énormément de panneaux. Mais nous avons trouvé une solution avec la Préfecture » explique Marie-Christine Thouret, maire de Sospel.
« On va réduire le nombre d’emplacements aux seuls bureaux de vote, en suivant les directives de la Préfecture, mais on va aussi adapter la dimension des panneaux pour faire au plus juste. Que faire de plus à part s’adapter ? » lance-t-elle un brin agacé. Aux dernières élections européennes de 2014, la circonscription sud-est comptait vingt-six listes. « Un meilleur souvenir pour nous » confie un fonctionnaire municipal de Castillon. La solution évoquée par la Préfecture, c’est la division des panneaux en deux. L’idée est d’y faire figurer deux affiches, comme le stipule le Code électoral. C’est le cas du village de Fontan : « On va scinder nos panneaux en deux selon les recommandations » tempère Philippe Oudot, premier édile. À La Brigue « on a dû tout démonter et remonter pour que ça soit prêt ce soir (vendredi soir, N.D.L.R.). Cette année, on passe de deux à trois emplacements, ce qui signifie acheminer des panneaux supplémentaires et s’adapter » s’inquiète Daniel Alberti.
Mais le problème est tout autre à Sainte-Agnès et Gorbio : « Tout le monde s’est rué sur la Préfecture pour crier au scandale ! On nous demande d’acheter des panneaux en bois supplémentaire, disposés sur trois emplacements. Au total, nous n’avons que trente panneaux. Il faudra bricoler pour satisfaire » assure la municipalité de Sainte-Agnès.
« Un coût supplémentaire non négligeable »
Michel Isnard, maire de Gorbio, laisse, lui, éclater sa colère avec des mots plutôt crus : « Ils nous emm…, chacun y va de sa candidature ! ». Plus calmement, il ajoute : « On doit acheter en supplément de grands contreplaqués, qui plus est aux frais du contribuable, et qui ne serviront qu’une fois ! ». Comptez environ une centaine d’euros pour un panneau. Un coût supplémentaire non négligeable pour les petites communes : « Pas facile pour nos budgets » résume l’élu gorbarin. À La Turbie, le maire est plutôt rassurant : « Notre service technique a déjà les panneaux. Ils pourront régler le problème en temps et en heure ».
À Moulinet, Cap-d’Ail, Tende et Saorge, la date limite pour l’installation des panneaux - fixée à aujourd’hui et qui marque l’ouverture officielle de la campagne électorale - devrait néanmoins être respectée.
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