L’exception monégasque, encore une fois ! La possibilité pour les boutiques " non essentielles " de rester ouvertes en Principauté à l’automne dernier alors qu’elles étaient fermées dans les pays voisins aura sauvé la trésorerie des boutiques du centre commercial du Métropole.
Les chiffres tendent à l’admettre. " 2020 a été une année compliquée, mais pas catastrophique ", répond Stephen Valkenborg, le directeur du shopping center de Monte-Carlo. " Nous avons achevé le dernier trimestre en positif, avec des mois de novembre et décembre beaucoup mieux que l’an passé, malgré l’absence de touristes. Le résultat est assez positif pour la plupart des commerçants. "
Un appétit de dépenser
" On termine une année beaucoup moins dramatique qu’au début. On peut dire qu’il y a eu un appétit de dépenser de l’argent. Et logiquement, le deuxième confinement en France, a drainé du monde à Monaco, des clients ayant envie de faire du shopping ". Parmi les records, celui d’une boutique pop-up Lego, installée dans le centre commercial pour les fêtes et proposant les boîtes de briquettes les plus haut de gamme de la marque de jeu. Cadeaux de Noël obligent, la marque a multiplié par cinq son chiffre d’affaires par rapport à l’an dernier. "
L’application Carlo a été extrêmement bénéfique aussi pour les commerçants, elle a très clairement permis de booster l’économie (tous les agents de l’État ayant reçu des bons d’achat à dépenser via cette application dans les commerces de la Principauté NDLR). On a même eu des problèmes avec le wifi dans certaines boutiques pour faire fonctionner l’appli, on voyait des utilisateurs capter la 4G ou la 5G dans les allées pour faire scanner leurs codes, du coup nous venons de renforcer notre réseau wifi. "
Le coup de frein est venu en janvier. Si le premier week-end des soldes (2/3 janvier) a été à haut niveau de fréquentation, le suivant a pâti des mesures de restrictions mises en place pour limiter les accès à la Principauté et éviter la foule dans les boutiques. Mais Stephen Valkenborg veut être optimiste pour 2021.
Regrouper sous un même toit
" Il reste bien entendu de l’incertitude mais les vaccins donnent un peu d’espoir. Je pense qu’on va refaire du shopping. Et l’appétit des marques de s’installer à Monaco demeure malgré cette période compliquée. " En effet, le Métropole Shopping Center n’a presque jamais de mètres carrés libres. Et chaque boutique qui ferme change directement d’enseigne. " Notre atout c’est de regrouper sous un même toit et à taille humaine une très large offre de shopping. Bien sûr nous n’avons pas la possibilité d’offrir 400 mètres carrés à une marque. Mais les enseignes qui s’installent voient qu’avec une surface moindre, qui représente moins de coûts d’investissement, on peut faire quand même de très belles ventes. "
Un vaste chantier de rénovation à l’automne
C’est le gros morceau de l’année pour le centre commercial. Une vaste opération de rénovation doit démarrer à l’automne. " Nous sommes entrain de finaliser les détails ", assure le directeur qui rassure par la même occasion : " le but est de garder l’âme du Métropole, pas de le transformer en un mall hypervierge et blanc. "
Traduction : les lustres à pampilles et le marbre moka au sol sera conservé ! Ils font désormais partie de l’ADN de l’établissement. Les travaux s’emploieront plutôt à un lifting intégral des parties communes : uniformiser les vitrines, revoir les réseaux techniques, les murs, tous les points de lumières.
Un coup de frais intégral qui sera le premier depuis la livraison du centre, il y a 32 ans. " Nous n’avons pas rien fait depuis. Le centre est entretenu au quotidien, nous traquons la moindre détérioration pour l’arranger et maintenir le glamour, mais l’heure est venue de raviver l’ensemble. " Principalement les parties communes. Depuis 2018, 28 boutiques ont déjà été rénovées, auxquels s’ajoutent les quatre projets sur le point de démarrer.
Réalisation de nuit
Le programme de rénovation des parties communes doit commencer à l’automne et se calquer à la deuxième phase de travaux entrepris quelques étages plus haut dans le palace du Métropole. Sans pour autant contrarier l’activité. " Les travaux se dérouleront de nuit entre 20 heures et 6 heures. Pendant la journée on accueille le client, c’est complexe d’avoir un chantier au milieu ", explique Stephen Valkenborg.
L’horaire peu orthodoxe permettra aussi de pouvoir faire du bruit la nuit sans déranger les clients de l’hôtel, qui lui-même sera en chantier. Mais ce process, plus long, pourrait s’étendre sur 12 mois. Par contre, pas de miracle, pas de mètres carrés supplémentaires seront gagnés. " Je ne peux pas pousser les murs, mais nous allons travailler la décoration et l’éclairage qui devrait changer la perception visuelle des lieux. "
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