Deux solistes entrent dans Le Chant de la terre

Cette œuvre monumentale de Mahler sera dirigée dimanche par l'un des grands spécialistes de ce compositeur, Eliahu Inbal, deux ans après le succès de la tournée de ses 80 ans

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André PEYREGNE Publié le 27/10/2018 à 05:08, mis à jour le 27/10/2018 à 05:08
À la baguette, Eliahu Inbal, octogénaire au sortir d'une tournée mondiale triomphante.
À la baguette, Eliahu Inbal, octogénaire au sortir d'une tournée mondiale triomphante. DR

Le Chant de la terre : il y a dans ce titre-même quelque chose de grandiose, d'authentique, de pur, de vrai et même de primitif.

Ce titre est celui d'une œuvre monumentale pour chanteurs et orchestre symphonique de Gustav Mahler.

Elle est rarement jouée et le sera, ce dimanche, par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, de retour des concerts qu'il a donnés ces derniers jours à Salzburg, en Autriche, dans le Palais des festivals.

Le Chant de la terre a été composé au début du XXe siècle par Gustav Mahler, vers la fin de sa vie, dans une période de désespoir où il avait été triplement assommé par le destin : sa fille venait de mourir, il venait de perdre son emploi de chef de l'Orchestre Philharmonique de Vienne (pour raison d'antisémitisme) et il apprenait qu'il était atteint d'une grave maladie.

La musique était la seule bouée à laquelle il pouvait s'accrocher pour ne pas sombrer dans la détresse. La musique associée à cette idée forte de retour à la terre - comme symbole de vie, mais aussi de mort.

Comme un lien entre vie terrestre et au-delà

Cette bouée, il la saisit et composa la partition immense et palpitante que nous entendrons dimanche. Le chef d'orchestre sera l'un des meilleurs spécialistes de la musique de Mahler, Eliahu Inbal, encore auréolé du succès de la tournée mondiale de ses 80 ans, qui a eu lieu… il y a deux ans.

L'œuvre est composée sur les textes de six poèmes chinois du VIIIe siècle qui parlent de la destinée humaine. Ils sont destinés alternativement à une voix de femme et une voix d'homme.

Le dernier poème est tout simplement intitulé Adieu. Gustav Mahler l'étire sur une durée de presque une demi-heure et fait répéter à la fin sept fois le mot « ewig » (« éternellement »), dans le frisson d'une musique diaphane, comme s'il voulait créer un lien impalpable entre la vie terrestre et l'au-delà.

Les deux solistes chanteurs, dimanche, seront de tout premier ordre : la soprano Gerhild Romberger, qui a triomphé à la Philharmonie de Paris, l'an dernier, dans les Chants pour les enfants morts de Mahler et le ténor Christian Elsner, qui a reçu l'ovation de la Philharmonie de Berlin pour son interprétation, précisément, du Chant de la terre.

À eux de donner du sens à ces deux vers qui résument toute l'œuvre : « J'ai envie, ami, de partager la beauté d'un soir. Je t'attends pour un dernier adieu… »

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