Quelque part dans les hauts du quartier de la Condamine, à Monaco, les très discrets ateliers de l’entreprise Bettina fabriquent habituellement des articles en maille pour des très grandes maisons françaises.
L’actuelle pandémie n’épargnant personne d’une façon ou d’une autre, même chez eux, les machines ont changé de destination. L’univers délicat de la mode, dont était issue Bettina Graziani, célèbre modèle des années cinquante qui a donné son nom à l’entreprise, partagera désormais la vedette avec celui de la santé.
"C’était une évidence. On n’a même pas eu besoin de réfléchir deux secondes, c’était sûr: il fallait que l’on fasse quelque chose" glisse Mélissa Balliana, responsable de collection.
Agréé et zéro déchet
Ce quelque chose, c’est l’accessoire qui est malheureusement devenu furieusement tendance, et dont on manque cruellement: le masque de protection sanitaire.
"C’était un pari: c’est un objet très technique, et nous avons exactement les machines et les compétences pour cela. On ne pouvait pas passer à côté."
Une mini-gamme a été mise au point, et a obtenu l’agrément de la Direction générale des armées.
"Ils ne sont pas destinés aux soignants. Ce sont des masques pour les professionnels qui sont en contact avec le public, et pour le grand public."
Autre petite particularité, due à sa technicité: c’est un masque zéro déchet. "Il est fabriqué en une seule fois par la machine après programmation, et sort presque tel quel, il n’y a quasiment pas de confection sauf pour la barrette métallique qui se pince sur le nez. Et il est lavable et réutilisable."
Efficace pendant 4 heures, Bettina envisage de le commercialiser par deux, ce qui permettrait de couvrir une journée de travail, ou d’utiliser le deuxième pendant que le premier est au lavage. En attendant que les derniers détails de commercialisation soient définis, une partie des masques des ateliers Bettina seront donnés gracieusement aux institutions et à certaines associations.
La maille en action
Le masque est rentré dans les ateliers d’autres créateurs de prêt-à-porter. Ainsi, à Monaco, le fabricant de bikinis Banana Moon produit des masques en coton bien loin des habituels tissus colorés.
Un peu plus loin dans la région, c’est Pain de sucre, autre marque de maillots de bain, qui s’est lancé dans les masques.
Et plus largement en France, de très nombreuses marques s’y sont mises: les jeans 1083 et Tuffery, les Tricots Saint James, les sous-vêtements Eminence ou encore le Slip français.
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