Producteur de citrons et membre de l'APCM, Christophe Sacchelli est l'un des plus ardents défenseurs des ruches. Dans la mesure où elles favorisent très nettement la pollinisation. Et le rendement en fruits. Aussi en a-t-il lui-même à Menton, et notamment sur son exploitation familiale.
« Pour nos arbres près des ruches, le résultat est flagrant. On le ressent d'autant plus cette année : après la neige de ce printemps, 9 producteurs sur 10 n'ont pas de fruits. Moi j'en ai à peu près autant que l'an dernier grâce à cette pollinisation réussie », souligne-t-il. Expliquant avoir contracté la passion des abeilles depuis tout petit. « J'ai commencé grâce à un ami de mon père, apiculteur dans la Tinée. Quand j'étais gosse, on faisait de la luge chez lui. Les ruches étaient recouvertes de neige et se transformaient en bosse. Il nous engueulait quand on s'approchait trop. »
L'ami en question ayant ensuite fait cadeau de deux ruches à son père, Christophe a pu plus concrètement s'exercer. Et ne plus pouvoir envisager une vie sans abeilles.
Pour ses arbres comme pour ses bestioles, le Mentonnais applique la logique du 0 produit chimique.
« Je ne transhume pas mes abeilles, je ne les nourris pas. Je ne les traite plus contre les Varroas. Résultat : j'ai moins de perte », détaille-t-il. Conscient qu'aujourd'hui, le principal combat consiste à faire vivre les colonies, face à deux grandes menaces : les pesticides et les frelons asiatiques. « C'est déjà très difficile de favoriser la pollinisation. Du coup, le miel maintenant, c'est un bonus. Si l'on en obtient entre 5 et 10 kg par ruche c'est déjà bien. »
Depuis quelques jours, Christophe Sacchelli anime un atelier dans des écoles primaires de la ville. Pour apprendre aux enfants la différence entre les guêpes, les abeilles et les frelons, notamment. « Le but, ce serait - en février-mars, quand les reines sortent - de pouvoir faire faire aux enfants leurs propres pièges contre les frelons. En multipliant l'initiative par le nombre de classes, ce pourrait être très efficace… »
Et les jeunes générations pourraient apprendre la nécessité de préserver les abeilles. Pour leur quotidien comme pour la nature.
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