C’est un desserrage de vis face à une pandémie qui semble en recul. Le prince Albert II a fait le choix de procéder, dès ce samedi, à un allégement du dispositif en vigueur ces dernières semaines en Principauté en matière sanitaire.
À l’instar de nombreux pays européens, Monaco a choisi d’emboîter le pas.
"De nombreux indicateurs démontrent que la circulation du virus, bien qu’encore active, a un impact de plus en plus mesuré sur le nombre des contaminations et le nombre de patients nécessitant des soins hospitaliers. Le taux d’incidence qui avait atteint des pics inédits à la mi-janvier, passe sous la barre des 1.000 et atteint un taux de 831 au 10 février. Si les chiffres restent encore élevés, on observe une baisse significative et rapide des indicateurs, aussi rapide qu’avait été leur augmentation au début de la vague épidémique générée par le variant Omicron" plaide le gouvernement.
Ce vendredi soir, le souverain a donné le feu vert pour annoncer de nouvelles mesures pour le quotidien mais toujours précautionneuses.
Un arbitrage établi suite à des échanges dans la matinée vendredi, entre le gouvernement et le Conseil national réunis en comité mixte.
Dès jeudi, les élus avaient d’ailleurs lancé un appel à l’exécutif pour desserrer la bride. C’est en partie chose faite avec ce nouvel aménagement du dispositif sanitaire.
Mesure phare: l’obligation du port du masque en extérieur est supprimée à compter de ce samedi 12 février.
Mais attention, il convient d’en garder tout de même un dans la poche pendant les promenades en extérieur car il sera toujours obligatoire de se couvrir le bas du visage dans des endroits à forte fréquentation et à certains horaires.
À savoir: sur la Place du Palais au moment de la relève de la garde à 11h55, sur les marchés pendant les heures de fonctionnement, sur le parvis du centre commercial de Fontvieille la journée, aux sorties de la gare aux heures de pointe ainsi qu’aux arrêts de bus.
Allègement du protocole en milieu scolaire
Alors que les élèves vont entamer leur deuxième semaine de vacances scolaires, les équipes pédagogiques élaborent un nouveau plan pour la rentrée du 21 février avec un allégement du protocole de gestion des cas contacts pour simplifier le processus, réduire la durée d’éviction des élèves tout en maintenant un cadre de sécurité sanitaire.
Le protocole sera mis à l’épreuve dès le lundi de reprise où démarrera une nouvelle campagne de dépistage des élèves.
Des expérimentations des purificateurs d’air vont être lancées "dans les meilleurs délais" dans différents établissements et les cours de natation vont pouvoir reprendre.
Une première salve de mesures pour le milieu scolaire qui pourrait tendre vers davantage d’assouplissement si l’épidémie recule encore dans les prochains jours.
Télétravail jusqu’au 4 mars
La mesure de prolongement du travail à distance est maintenue comme cela avait été annoncé il y a quinze jours, jusqu’au 4 mars pour les secteurs publics et privés.
Légalement elle s’applique - avec l’accord du salarié - aux postes qui les permettent, à raison de trois jours par semaine.
Mais dans le monde de l’entreprise, les règles des gestes barrière doivent perdurer. Et les pauses au travail entre collègues sans masque, demeurent interdites.
Jauges, distanciation: plus de souplesse
Pour les événements publics, les jauges limitées à 2000 personnes sont supprimées dès lors qu’un protocole sanitaire pertinent est mis en place.
Dans les restaurants, le nombre de convives à table repasse à 12 et la distance entre les tables est réduite à 1mètre. Pour accéder aux salons de coiffure, instituts de beauté et tatouage, le pass sanitaire ne sera plus exigé pour la clientèle.
Vaccination: des doses de Novavax attendues
L’allégement des mesures a permis aussi au gouvernement de réitérer un appel à la vaccination, gratuite et accessible à tous les résidents à partir de 12 ans (5 ans pour les plus fragiles).
Dans ce domaine, le gouvernement s’est positionné pour disposer des doses de vaccins Novavax dès que la distribution commencera en France.
Validé par la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier, ce vaccin développé par la firme américaine éponyme n’utilise pas la technologie ARN mais un process plus classique, avec des protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus.
Les aides économiques prolongées
L’arsenal de soutien financier déployé par le gouvernement depuis le début de la crise est prolongé jusqu’à fin mars.
Elles avaient été réactivées fin janvier alors que plusieurs professionnels accusaient un ralentissement de leurs activités face à la vague Omicron.
En pratique, le chômage total temporaire renforcé (CTTR) est activable en cas de perte de 30% du chiffre d’affaires par rapport à la même période 2019, pour les secteurs d’activité ciblés.
L’exonération partielle des charges patronales est activée pour les acteurs dont le chiffre d’affaires, inférieur à 5 millions d’euros, aurait subi une baisse, au mois de janvier 2022, d’au moins 20% par rapport à la même période en 2020. Et l’engagement à ne pas licencier de salarié pendant 1 an, hors faute grave ou inaptitude, est maintenu.
Enfin, la Commission d’Accompagnement à la Relance Économique (CARE) doit poursuivre ses échanges avec les entreprises impactées.
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