En tant que représentant du Département - cofinanceur des travaux entrepris au tunnel de Tende -, le maire de Roquebrune-Cap-Martin, Patrick Cesari, est l'un des rares élus locaux à avoir pu participer à la commission intergouvernementale (CIG), organisée à Nice le 18 mai dernier. Une journée de réunion qui visait à faire le point sur les transports à la frontière franco-italienne - alors que le tunnel de Tende, les travaux de sécurisation de la ligne ferroviaire Nice-Cuneo-Vintimille et l'arrêté anti poids lourds pris dans la Roya font l'actualité.
Question de droit
Débats importants, en somme, dont les conclusions auraient mérité d'être mieux connues de la population, selon la plupart des élus du secteur. Patrick Cesari compris. « Les autorités organisatrices auraient dû rendre compte des débats au sortir de la réunion. Sans quoi on laisse la porte à des infos qui ne sont pas réelles… », commente-t-il.
Expliquant que c'est sur la question du chantier du tunnel de Tende qu'il est pour sa part intervenu. « L'Anas, qui gère les travaux, a décidé de mettre un terme au contrat avec la société Fincosit, principalement en raison de malfaçons. Une procédure est intentée par l'entreprise devant le tribunal administratif de région, pour contester le bien fondé de cette résiliation. En parallèle, l'Anas conduit une concertation avec l'entreprise arrivée deuxième à l'appel d'offres pour voir si les travaux pourraient lui être confiés. J'ai donc demandé si l'Anas peut conclure un nouveau marché sans que soit encore connue la finalité de la procédure judiciaire. »
Le conseiller départemental retient par ailleurs de ces heures de réunion que le retour à une vitesse supérieure à 40 km/h sur les rails ne se fera qu'en deux temps. La 2e phase de travaux aboutira à la possibilité d'aller plus vite sur certains tronçons, mais il faudra encore une autre étape pour que les usagers puissent bénéficier d'un train (un peu plus) grande vitesse sur l'ensemble du tracé.
L'arrêté anti poids lourds ? « Il n'y a pas eu de question spécifique là-dessus. Mais un travail peut être fait pour revenir sur cette sanction sévère, et satisfaire tout le monde. Il y a des moyens, et le département a fait des propositions : péages, horaires aménagés, sécurisation de la voie… Il faut pouvoir trouver une solution acceptable pour les Français comme les Italiens, qui financent aussi. »
Selon Patrick Cesari, il faudrait en fait que les questions relatives à l'environnement, à la sécurité des habitants de la Roya et plus largement au respect du « lieu d'exception » qu'est la vallée fassent l'objet d'une commission spécifique. Indépendamment de la CIG. « Dans les réunions intergouvernementales, on aborde ces questions, mais sans jamais rentrer dans le vif du sujet. La vallée mérite pourtant qu'on débatte, pour que les inquiétudes des uns et des autres soient entendues. »
D'autant qu'à ce jour, les voies de communication font défaut tant au nord qu'au sud de la Roya. Les travaux au tunnel d'Airole rendant la traversée de la vallée encore plus complexe.
Pour l'heure, des pistes de réflexion sont lancées. La prochaine CIG, programmée le 19 octobre à Paris, permettra d'évaluer leur avancée. Pour sortir du statu quo.
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