De nouvelles tours envisagées dans le quartier de Monte-Carlo
Évoquée au conseil communal, une réflexion à l’étude projette de détruire et bâtir des immeubles plus modernes à l’ouest du quartier Monte-Carlo à Monaco, avec des jardins couverts au niveau de la rue.
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Cédric VeranyPublié le 02/12/2020 à 21:09, mis à jour le 02/12/2020 à 21:11
Avenue de la Costa, le très contemporain immeuble 26 Carré Or a remplacé l’ancien tabac La Régence. Cet immeuble donnera-t-il le "la" à de nouvelles constructions contemporaines ?Photo Cyril Dodergny
Après l’immense chantier de reconstruction de la place du Casino et des établissements qui la borde, les travaux vont-ils reprendre à Monte-Carlo? L’Administration y songe.
Dans un pays où les projets immobiliers s’enchaînent au rythme cadencé du marteau-piqueur, l’envie est affichée de faire évoluer le quartier de Monte-Carlo, même si, pour l’heure, ces projets ne sont qu’à l’état de papier.
Mardi soir, en séance publique du conseil communal, les élus étaient consultés sur une série de modifications de l’ordonnance souverain n° 4.482 concernant l’urbanisme du pays. Et notamment une réflexion en cours concernant le plateau des Spélugues.
Un cœur préservé de la Principauté autour de ses bâtiments remarquables que sont le Casino et l’Hôtel de Paris. Mais pas sanctuarisé sur son ensemble, comme le souligne l’élu François Lallemand rapportant les réflexions urbanistiques imaginées par l’État pour le secteur.
Prolonger le style contemporain
"Il est proposé de prolonger l’ouverture partielle à l’urbanisation débutée il y a quelques années avec l’opération 26 Carré Or, par une nouvelle ouverture à l’urbanisation partielle de deux zones actuelles classées en secteurs à l’étude."
Des zones dénommées "Les Fleurs" et "L’Hermitage", à l’ouest sur les plans urbanistiques. Rappelant le caractère historique de certains bâtiments, le rapporteur précise: "Depuis quelques années, le vocabulaire architectural de ce quartier tend à évoluer vers une architecture plus contemporaine, avec notamment la réalisation d’opérations immobilières telles que le One Monte-Carlo, l’Hôtel de Paris, la Petite Afrique ou le 26 Carré Or. Ce renouvellement urbain a permis d’inscrire ce quartier dans la modernité et en adéquation avec son positionnement historique très haut de gamme, sans toutefois dénaturer son patrimoine architectural historique et classé."
Tant pis pour ceux qui portaient encore le deuil de feu le Sporting d’Hiver. Le quartier de Monte-Carlo est entré de plain-pied dans le XXIe siècle.
En séance publique, François Lallemand note "une fracture importante" entre ces immeubles neufs ou rénovés et "certains bâtis anciens dont l’image souffre de cette comparaison".
Citant les commerces et appartements du Palais Saint-James, avenue Princesse-Alice ; et trois immeubles aux 20, 22 et 24 de l’avenue de la Costa. Des pierres qui ont fait leur temps?
Quatre immeubles sur pilotis
Dans la réflexion d’urbanisme, le Palais Saint-James fait partie des bâtis anciens dont l’image "souffre de la comparaison" avec les récentes constructions de Monte-Carlo.Photo Cyril Dodergny.
À cet endroit précisément, la réflexion urbanistique imagine que l’on pourrait loger quatre immeubles d’exception.
En somme : moderniser l’ouest du quartier dans le pâté de maison entre les avenues Princesse-Alice et Costa.
Une volonté avec ses limites : "Cette démarche se heurte à la réalité foncière, les jardins du Sun Tower ne peuvent pas être ouverts à la circulation piétonne, le Palais de la Scala constitue un foncier extrêmement complexe à remembrer."
Le conseil communal s’est accordé sur les points de préserver le patrimoine, renouveler l’espace public et renforcer la place du végétal.
Et s’est prononcé favorable à l’unanimité pour l’ouverture à l’urbanisation proposée. Misant sur "un urbanisme vertical avec des bâtiments aménagés sur un système de pilotis permettant de limiter l’emprise au sol des bâtis pour l’amorce d’un parc urbain."
Techniquement ce "parc urbain" voisin des Boulingrins ne serait pas à ciel ouvert. Mais coiffé de tours de grande hauteur qui reposeraient sur des pilotis d’une quinzaine de mètres.
Pour culminer à combien de mètres? Étant donné la topographie plate du plateau des Spélugues dans le paysage monégasque, il est possible d’y imaginer des immeubles de très grande envergure à l’image du Park Palace (119 mètres) ou de la Sun Tower (120 mètres).
Au niveau de la rue, le cheminement se ferait donc dans des jardins couverts, envisagés avec une végétation subtropicale résistant à un faible ensoleillement. "Ces jardins viendraient prolonger les jardins déjà existants et cette réflexion de parc urbain et du végétal entrant en cœur d’îlot pourra être étendue, dans un second temps, à la restructuration du Palais de la Scala et au devenir de l’ex-local de la Poste."
La réflexion est donc lancée. Reste à savoir, si elle se concrétise, comment elle sera accueillie par les propriétaires et les riverains du secteur.
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