Il est la nouvelle vigie de la France, en tout cas de son quart Sud-Est. Sa mission ? « Détecter une éventuelle menace suffisamment tôt pour pouvoir l'évaluer et le cas échéant déclencher les mesures actives de sûreté aérienne », explique le colonel Philippe de l'état-major des Armées. Autrement dit, lancer les avions, les hélicoptères ou les tirs de missiles pour neutraliser une intrusion hostile.
Sur la base militaire du Mont-Agel, face à cette Méditerranée d'où pourrait venir la menace, on ne badine pas avec la sécurité nationale. « Nous sommes en quelque sorte les yeux du ciel, explique le capitaine Julien qui commande le site. Des « yeux », la base en avait deux jusque-là. Deux radars « palmiers » qui dataient du début des années soixante-dix.
Après quatre décennies de bons et loyaux services, ils ont été remplacés par un capteur de dernière génération inauguré hier.
Unique en Métropole
Le Ground Master 403 - c'est son nom - dont l'antenne tournoie désormais au-dessus de la Turbie, est le premier radar de ce type déployé en Métropole. Il s'agit pour l'heure d'un modèle transportable qui, dans les prochains mois, sera remplacé par une version fixe installée sous un radome.
Dans le cadre du programme SCCOA (système de contrôle et de conduite des opérations aérospatiales) la France a prévu d'en acquérir une vingtaine à terme. Mais pour l'heure seule Kourou en Guyane était équipée de ce bijou de technologie. « Il voit mieux, plus loin, plus haut et plus bas », résume le colonel Philippe sans rentrer dans les détails. « Les capacités de ce radar sont évidemment classifiées, sourit le militaire. Tout ce que l'on peut dire c'est qu'elles sont évidemment adaptées aux menaces actuelles. » Cela passe par la détection de tous les types d'aéronefs, y compris les plus petits tels que les drones qui ont fait leur apparition dans l'aviation militaire.
En permanence, ce tout nouveau radar scanne donc l'horizon. Les données que ses yeux perçants captent sont transmises en temps réel au centre de détection et de contrôle de Lyon - Mont Verdun. C'est là que les échos suspects sont détectés et analysés afin d'évaluer d'éventuelles menaces.
Dans le cadre de la coopération internationale, les échos enregistrés au Mont-Agel peuvent également être partagés avec nos alliés.
commentaires