Elle porte une double croche en argent à son cou. Sur les murs de sa chambre, sont accrochés des posters de grands pianistes et un tableau représentant son idole, Frédéric Chopin. En réalité, Stella Almondo, 12 ans, admire un autre musicien, Michael Jackson. Entre les deux, son cœur balance. « C'est difficile de choisir, je les adore tous les deux. »
Mais à découvrir la passion que cette jeune Monégasque voue au piano, on peut raisonnablement penser que si elle ne devait emmener qu'une seule chose sur une île déserte, ce serait certainement un piano et des partitions de Chopin.
Lundi, Stella, petit prodige du piano, a interprété quatre morceaux de son idole - pas Michael Jackson, l'autre - au prestigieux concours international « Jeune Chopin » qui se déroule cette semaine à Montreux, en Suisse. Ce n'est pas rien. La Monégasque, qui n'est autre que la fille du photographe Olivier Almondo, représente son pays qu'elle aime tant (lire par ailleurs) dans un concours international où s'affrontent les meilleurs jeunes pianistes du monde. Stella fait partie des dix finalistes dans sa catégorie, les moins de 12 ans. Le niveau est très relevé, notamment avec les candidats asiatiques.
Mais elle y croit, Stella, qui avait des étoiles plein les yeux, samedi lorsque nous l'avons rencontrée à Monaco, à l'idée de jouer devant Martha Argerich, la présidente du jury. Son idole vivante. « La plus grande pianiste du monde », sourit-elle timidement.
Une sacrée oreille musicale
Stella Almondo s'est jetée très tôt sur son premier piano. « Vers 3 ans, ma mère m'a offert un petit clavier. Je m'amusais à reproduire des musiques de Walt Disney. »
« C'était un jouet rose avec des étoiles », poursuit Nathalie Bijou, la maman. J'ai vite vu qu'elle avait une bonne oreille. »
À son entrée en maternelle, à l'école Montessori « Les Pouces verts » de Mouans-Sartoux, Stella a la chance d'avoir un vrai piano à disposition. Et des enseignants qui l'aident à cultiver cette passion naissante. Puis, tout s'enchaîne très vite : entrée au Conservatoire de Cannes à 6 ans, puis à celui de Nice deux ans plus tard, où elle intègre la classe d'Amédée Briggen en 2016. Ce ne fut pas simple pour cette jeune pianiste de talent qui ne jouait qu'à l'oreille, sans connaître le solfège. « J'ai dû me mettre au solfège à 10 ans. C'était très dur. Mais mon professeur m'a beaucoup aidée. »
Ces deux dernières années, la petite Monégasque a participé à quatre concours internationaux (1), a été remarquée cet été par le directeur de la prestigieuse académie Wells en Angleterre, et s'est produite en public à plusieurs reprises, notamment en la basilique Notre-Dame de Nice en septembre dernier, à l'invitation de la cantatrice Elizabeth Vidal, devant un millier de spectateurs.
« Je n'imagine pas une vie sans piano »
Le concours auquel elle participe cette semaine en Suisse pourrait lui ouvrir d'autres portes. Elle l'espère de toutes ses forces. Car Stella ne se voit pas faire autre chose que pianiste professionnelle. « C'est ma passion, ça vient du cœur. Je joue pour partager des émotions avec le public. La scène, c'est mon plus grand plaisir, les applaudissements, ma plus belle récompense. Je n'imagine pas une vie sans piano. »
En plus de son don indéniable pour la musique, Stella est une brillante élève. Cette collégienne de 5e à l'Institut Stanislas de Cannes affiche un 19/20 de moyenne générale, parle couramment anglais. Stella a tout pour elle. Mais ce dont elle rêve, c'est de jouer au piano sur les scènes du monde entier. Ce concours en Suisse pourrait l'aider à l'exaucer. Réponse aujourd'hui.
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