"À la lumière des soubresauts de notre époque, le devoir de mémoire demeure plus que jamais indispensable."
Samedi matin, veille du 8-Mai qui fête la Victoire française de 1945, le prince Albert II rappelait l’importance du souvenir, aux côtés de l’ensemble des plus hautes autorités du pays, rassemblées devant le Monument aux Morts, au cimetière de Monaco, pour le passage de la Flamme du Soldat inconnu.
En plus des petits chanteurs de Monaco et de l’orchestre des Carabiniers, étaient notamment présents Patrice Cellario représentant le ministre d’État Pierre Dartout, l’archevêque Dominique-Marie David, le secrétaire d’État du Palais princier Yvette Lambin Berti, le président du Conseil national et sa vice-présidente Stéphane Valeri et Brigitte Boccone-Pagès, le maire Georges Marsan, l’ambassadeur de France à Monaco Laurent Stefanini, le président de la Société de Membre de la Légion d’Honneur (SMLH) Claude Cottalorda.
Une cérémonie à la fois solennelle et émouvante organisée à l’initiative de la Société de Membre de la Légion d’Honneur qui fête son centenaire et poursuit un tour de France de la Flamme.
L’événement était samedi tout à fait exceptionnel puisque c’était la toute première fois que la flamme sortait de l’Hexagone. Recueillie sous l’Arc de Triomphe, elle a été transportée dans une lampe-tempête, en voiture, de Paris à Monaco, via Toulon.
"La paix n’est jamais acquise"
Le prince a souligné que cette cérémonie s’inscrit dans le cadre des commémorations du centenaire de la disparition de son trisaïeul le prince Albert Ier. "Les services que mes aïeux ont rendus à la France qui leur ont valu d’être distingués et l’exemple de mes aïeux doivent continuer à nous guider. Comme doit continuer à nous obliger le sacrifice des 258 combattants de la Principauté tombés au champ d’honneur durant la Première Guerre mondiale. (...) Puisse cette cérémonie (...) nous conduire à ne pas oublier que l’histoire est parfois tragique et que rien ne garantit qu’elle ne se répète pas. Les événements qui se déroulent en ce moment même sur notre continent nous rappellent que la paix n’est jamais acquise."
Mais avant le prince Albert II, plusieurs personnalités se sont exprimées.
Le maire George Marsan a d’emblée souligné le caractère "primordial" du "devoir de mémoire", précisant, devant la jeunesse présente, que "la liberté est fragile".
Claude Cottalorda, président de la SMLH de Monaco, a exprimé sa gratitude au prince Albert, président d’honneur, d’avoir accepté le passage de la flamme du centenaire.
"La SMLH est aujourd’hui engagée sur les terrains de la solidarité intergénérationnelle et de la préservation et de renforcement du lien social sous toutes ses formes, avec la haute ambition de placer la Légion d’Honneur au cœur de la nation."
Et Claude Cottalorda de rendre hommage aux aïeux du Souverain. "Le prince Albert Ier, humaniste et apôtre infatigable de la paix à laquelle il voulut consacrer en 1903 un institut international ; le prince Louis II, dont la brillante carrière militaire au service de la France lui valu d’être élevé à la dignité de Grand Croix de la Légion d’Honneur ; le prince Rainier III, engagé volontaire dans l’armée française, et qui lui aussi fut distingué dans l’ordre de la Légion d’honneur."
"Pour la première fois et sans doute la fois unique"
L’amiral Alain Coldefy, président national de la SMLH, a précisé que c’est "par dérogation du comité de la Flamme du Soldat inconnu de l’Arc de Triomphe" que celle-ci a pu sortir de Métropole, "pour la première fois et sans doute la fois unique".
"Cette flamme représente le souvenir que l’on doit à tous ceux qui ont donné leur vie pour le pays et tous ceux, Français et étranger, dont Monégasques, qui ont donné leur vie pour la France. (...) Nous transmettons le flambeau de la mémoire et de l’avenir à notre jeunesse."
L’ambassadeur de France à Monaco, Laurent Stefanini, a ensuite pris la parole, soulignant le caractère "essentiel" de la présence du prince Albert II qui a accepté d’accueillir la Flamme du Soldat inconnu.
Au moment même où se déroulait l’investiture du président de la République Emmanuel Macron, il prononçait un discours rappelant "la communauté de destin" qui unit la France et Monaco ainsi que l’importance de "la transmission de la mémoire". "Il est de notre devoir de faire connaître aux plus jeunes l’histoire de la Flamme du Soldat inconnu et surtout ce qu’elle représente. (...) Cette communauté de destin qui unit nos deux pays, au-delà des liens séculaires, s’est aussi forgée dans l’épreuve et grâce à la solidarité témoignée par Monaco. (...) La Flamme, aujourd’hui, brûle pour ces Français et Monégasques qui ont quitté les rivages de la Méditerranée pour les tranchées du Nord et de l’Est, pour défendre la cause de la liberté."
commentaires