C'était un besoin de longue date. Une nécessité dans un hôpital important comme le CHPG. C'est un service destiné à apporter du confort, de la qualité de vie pour des personnes qui sont en très grande souffrance. Des personnes dont on s'occupe déjà très bien dans les différents services mais dont la souffrance est telle qu'il faut un service spécialisé. »
Chef de service au CHPG, chargé de coordonner les unités mobile et d'hospitalisation dédiées aux soins palliatifs, le Dr Jean-François Ciais se réjouit des moyens mis en œuvre ces derniers mois pour doter le Centre hospitalier Princesse-Grace d'une véritable unité de soins palliatifs.
Auparavant dédiée aux consultations, depuis basculées dans le bâtiment Tamaris, une aile au 4e étage du bâtiment Princesse-Charlotte a ainsi pu être libérée pour y réaliser quatre chambres spacieuses, une salle de balnéothérapie et luminothérapie, des bureaux pour le personnel, un grand couloir lumineux et un espace de vie permettant aux patients de recevoir famille et amis.
« Une unité de vie »
« Ce qui est important, c'est que c'est une unité de vie, explique le Dr Ciais. Quand on pense palliatif, on pense souvent à la mort. Effectivement, ce sont des patients qui vont aller vers la mort. Mais il faut faire en sorte que pendant le temps de vie qui leur reste, pour certains des jours, pour d'autres des semaines voire des mois, ils aient le moins de souffrances possibles et plus de qualité de vie. Qu'ils soient considérés comme des êtres humains. »
Une question de respect, de dignité de la personne, qui confère peut-être plus encore que dans d'autres services, un rôle social à l'hôpital. Ici, hors de question de délaisser le patient comme la société abandonne aujourd'hui trop souvent ses « vieux ». « L'aspect social est complémentaire du soin médical, qui reste important car certaines douleurs très compliquées nécessitent des techniques de soins très spécifiques », résume le Dr Ciais.
Des besoins qu'il convenait de regrouper pour optimiser les traitements. « Depuis des années, l'unité mobile apporte de l'aide et du conseil dans les services pour les prises en charge de différents patients en soins palliatifs mais dans certains cas ça ne suffit pas. Les souffrances sont tellement complexes qu'il faut un endroit spécialisé. À la fois pour une prise en charge médicale de haut niveau, axée sur les souffrances physiques telles que des douleurs complexes (réfractaires par exemple), et aussi pour créer un environnement qui apporte de la qualité de vie. »
« Une prise en charge pluridisciplinaire »
En plus d'équipements ergonomiques et de nouveaux outils, la révolution tient dans la création d'une équipe spécialisée garantissant « une prise en charge pluridisciplinaire par un personnel divers et multiple ».
De nombreux emplois ont ainsi été créés pour bâtir une unité composée de « 14 soignants, un psychologue, une assistante sociale, un kinésithérapeute, une équipe médicale de quatre médecins (unité mobile et unité d'hospitalisation) et un secrétariat ».
Transfuge du CHU de Nice, Le Dr Jean-François Ciais mesure d'autant plus l'effort consenti par le gouvernement et le souverain en la matière. « Je constate que sur le plan matériel, on a des facilités ici. J'ai quitté le CHU de Nice parce que ça devient très compliqué en ce moment, au niveau de la qualité du soin par rapport aux impératifs économiques. »
« Un temps limité »
Les premiers patients s'installeront le 16 juillet prochain, le temps de nettoyer et désinfecter les lieux, mais surtout de recruter et former les derniers renforts. Si le futur CHPG accueillera 10 lits dans son centre de soins palliatifs, la situation actuelle n'a permis de créer « que » quatre chambres. Il faudra donc faire preuve de méthode.
« Concrètement, lorsque l'unité mobile repère des patients qui sont en difficulté majeure dans un service, sur le plan palliatif, elle nous les propose. On suggère alors au patient de venir chez nous pour un temps limité, le temps de faire en sorte que ça aille mieux si possible. »
La volonté du patient, son libre-arbitre, seront évidemment le point de départ. Suivront des réunions quotidiennes de concertation entre unités mobile et d'hospitalisation. Un travail collégial pour trouver l'équilibre. « Le principe, c'est que lorsque le patient va mieux, il retourne dans son service ou à domicile. Est-ce que certains voudront rester ? On verra. Mais l'idée c'est qu'il y ait une rotation. »
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