Au printemps 2014, pour la première fois dans sa carrière de chorégraphe-directeur à Monte-Carlo, Jean-Christophe Maillot mettait le cap à l'Est. Pour partir créer et chorégraphier un ballet, La Mégère apprivoisée, avec les danseurs russes de la mythique troupe du théâtre du Bolchoï à Moscou.
Une expérience qui a donné naissance à une pièce présentée à Moscou puis à Monaco, avant d'être applaudie un peu partout dans le monde, et présentée cet été à Londres.
« J'ai entendu dire qu'au Bolchoï, quand ils mettaient les places de la saison en vente, c'était le spectacle le plus plébiscité, juste après le Lac des Cygnes », sourit Jean-Christophe.
Qui, pour autant, oppose un « non » quand on lui demande s'il a d'autres envies avec d'autres compagnies.
« Je ne ferai des créations à l'extérieur qu'à partir du moment où l'outil qu'on me propose est totalement différent de celui que j'ai ici. Ce qui m'intéressait au Bolchoï, c'était d'avoir des danseurs qui n'ont rien à voir avec les miens. Et ce que j'ai créé pour eux, je ne l'aurais pas créé pour ma compagnie. »
Et de confier : « Je n'ai plus l'envie et l'énergie de produire à l'excès. J'ai déjà fait plus de 70 ballets. Chaque création, aujourd'hui pour moi, doit être essentielle et doit être générée par un vrai désir, une vraie motivation. Je sais beaucoup mieux ce que je cherche dans l'écriture chorégraphique. L'outil que j'ai à Monaco est ce que j'aime au-delà de tout et je veux le privilégier. »
Pour autant, Jean-Christophe Maillot, qui a refusé, depuis, d'autres sollicitations de compagnies internationales, réfléchit toujours à une proposition faite par le Bolchoï d'une nouvelle collaboration en 2018. Sa décision n'est pas prise.
« Je ne suis pas sûr car j'ai mis vingt ans à y aller la première fois. C'était une aventure merveilleuse qui devrait peut-être rester unique pour ne pas modifier le souvenir. Ça fait peur d'y retourner , donc on verra… »
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