Ces hommes de la mer qui prêchent la bonne parole

Hier, 150 élèves de la Principauté ont pu échanger avec Pierre Casiraghi et Boris Herrmann, amis et marins, sur la vie d’un skipper, la science des océans et la nécessité urgente de les protéger

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Thibaut Parat Publié le 30/03/2019 à 10:17, mis à jour le 30/03/2019 à 10:18
Jean-François Ottonello

Connaître, aimer et protéger les océans. » Au Musée océanographique, ils sont venus prêcher la bonne parole auprès de la jeune génération (1). Et qui mieux que Boris Herrmann et Pierre Casiraghi pour soutenir ce triptyque, authentique déclaration d’amour à l’immensité bleue ? Les deux hommes, amis dans la vie, voguent souvent dans les eaux tourmentées du globe à bord de Malizia. Un voilier de course aux sacrées mensurations : 18,3 mètres de long, 27 mètres de haut et 8 tonnes sur la balance. « Qui a des rêves d’aventure ici ? », questionne Boris Herrmann, skipper professionnel allemand. Dans l’auditoire, 140 petites mains se lèvent. Chacun y va de sa réponse. Celle, à venir, de Boris n’est réservée qu’à une rare élite : le Vendée Globe 2020. « Plus de 10 000 personnes ont escaladé l’Everest, plus de 500 personnes ont été dans l’espace. Moins de 100 personnes ont réussi à naviguer en solitaire et sans escale autour du monde », raconte-t-il.

« Albert Ier a eu de très bonnes idées »

Dans le public, les mirettes et les écoutilles sont grandes ouvertes au passage de clichés et vidéos contant le quotidien d’un skipper lors d’une course. À l’intérieur devant les ordinateurs, mais aussi à l’extérieur en train de manœuvrer. À Monaco, ce genre de sujets parle aux jeunes. Ils y baignent dedans toute l’année. La rencontre se veut interactive, les élèves partageant tout autant le micro que les deux intervenants du jour. Un jeu de questions-réponses attendrissant. « À quelle vitesse peut aller le bateau ? Combien de nourriture dois-je apporter pour un tour du monde ? Et quel type de nourriture ? »

Vient ensuite le volet scientifique de la discussion. « Pour protéger l’océan, il faut le comprendre », argumentent les deux compères. Une phrase fortement inspirée de l’action du prince Albert Ier. « Il a eu beaucoup de très bonnes idées, avoue Pierre Casiraghi. Pour étudier les courants marins, il a jeté des bouteilles à la mer - en verre pas en plastique - pour que les personnes qui les découvrent contactent le Musée. Une astuce très intelligente à une époque où il n’y avait pas de satellite, ni de système de navigation. »

Un voilier… scientifique

À sa manière, Malizia contribue aussi à une meilleure connaissance des océans. Lors de ses courses, dans des endroits inaccessibles ou trop dangereux pour des bateaux de recherche coûteux - notamment dans l’hémisphère sud - le voilier récolte une multitude de données que les scientifiques analysent dans la foulée. « C’est l’étude basique d’océanographie : à savoir la température, la salinité afin de mieux comprendre les courants mais aussi les valeurs de C02, détaille Stefan Raimund, consultant scientifique. On exploite les données et on fait des projections pour savoir ce qu’il va se passer dans le futur. » D’autres bateaux ont aussi été le lieu de prélèvements pour mesurer la quantité de microplastique dans l’eau. Avec une conclusion funeste et implacable : « Il y a juste quatre points dans le monde où il n’y a pas de plastique. » C’est d’ailleurs le premier fléau pour les océans, avec le réchauffement climatique, que les élèves ont désigné. Chacun allant, ensuite, de sa solution pour limiter les nuisances. L’un proposant de verbaliser les gens qui jettent le plastique sur les plages, un autre préférant utiliser du carton biodégradable. Une chose est sûre, à Monaco, on maîtrise déjà le sujet de l’écologie sur le bout des doigts. « C’est le futur. C’est cette génération qui va prendre des décisions. Dès le plus jeune âge, on peut transmettre des messages. À Monaco, ils sont déjà bien au courant », conclut Pierre Casiraghi.

De jeunes écoliers particulièrement attentifs sur le sujet.
De jeunes écoliers particulièrement attentifs sur le sujet.

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