"Je n’avais vraiment pas le pied marin et même le mal de mer! " Avec le recul, malgré les difficultés actuelles du quotidien, Jessica van de Put en sourirait presque de ce changement vie plein d’imprévus.
Après des retrouvailles en 2018 avec Jean-Sébastien van Dromme, la jeune femme décide de quitter sa Belgique natale et de s’installer sur les bords de la Méditerranée. Quelques mois plus tard, une petite fille naît à la maternité de Gassin. Céciliane, la contraction des deux prénoms des mères des deux parents.
Aujourd’hui, le couple et leur enfant habitent à l’année dans le port de Cavalaire, comme une poignée de résidents qui ont choisi ce mode de vie original.
Un peu à l’étroit sur ce 33 pieds datant de 1976, soit l’année de naissance du chef de famille. Mais sans manquer de rien. " C’était son rêve depuis qu’il est tout petit", glisse sa compagne.
"Tout coûte plus cher"
Jean-Sébastien a d’ailleurs choisi de conjuguer passion et travail en devenant menuisier pour les bateaux. Arrivé à Cavalaire en 2014, il était auparavant salarié dans une entreprise près d’Avignon. Mais un redressement judiciaire a conduit à son licenciement économique et son arrivée dans le Var où il avait une opportunité.
"Au départ, j’ai eu un logement dans un jardin, puis j’ai acheté le bateau avec l’aide de mon père", raconte le solide gaillard.
Il commence par trouver un CDD dans la menuiserie marine avant de passer auto-entrepreneur en 2016. "Ça m’a permis d’avoir du travail toute l’année, jusqu’à Grimaud, mais ensuite, avec la Covid et la crise, les gens se freinent un peu, tout coûte plus cher. " Faire entretenir un navire n’est ainsi plus forcément une priorité.
Les fins de mois deviennent donc plus compliquées jusqu’à retrouver des missions régulières depuis décembre et une certaine stabilité. Avec un statut d’indépendant.
Des réparation à financer
Pour Jessica, malgré sa formation en comptabilité et ses études pour passer un CAP en petite enfance, les choses s’avèrent encore moins évidentes. Après sa maternité, elle décroche un CDD dans le cadre d’un remplacement. Mais depuis, impossible de retrouver un job, malgré ses recherches.
Par ailleurs, suite à une mauvaise manipulation, elle se trompe sur une déclaration à Pôle emploi, ce qui la prive, pour l’instant, d’indemnités. "L’erreur a été rectifiée mais il faut attendre que le dossier passe en commission, ce qui peut prendre plusieurs mois ", soupire-t-elle…
Le couple aimerait retrouver un peu d’aisance financière pour effectuer aménagements et réparations à bord de leur domicile flottant. Difficile avant cela de reprendre la mer dans des conditions optimales de sécurité… Pourquoi pas, non plus, pour que Céciliane goûte à la terre ferme au quotidien à avoir un logement plus traditionnel. Mais sans CDI, la cause est peine perdue.
"Entre marins, on s’entraide"
En attendant des jours meilleurs, la petite famille sait profiter de la vie en dépit des galères du quotidien.
"Entre marins, on s’entraide", rappelle le menuisier qui a eu notamment l’occasion de repêcher un homme tombé à l’eau dans le port.
C’est d’ailleurs intéressant pour la direction du site d’avoir des occupants à l’année qui peuvent ainsi s’avérer de précieux et utiles observateurs.
C’est pourquoi ils aimeraient que la structure leur mette à disposition, comme pour tous les plaisanciers à demeure, machine à laver et sèche-linge, plutôt qu’aller dans une laverie en ville. Autre souhait: qu’il y ait une table à langer dans les sanitaires. "Rien n’est prévu pour les enfants en bas âge", regrette le couple.
"On veut transmettre à notre fille les valeurs de la vraie vie, avoir l’essentiel ", résume Jessica.
Rien de superflu sur l’embarcation, même s’il faut faire attention à ne pas se cogner. La petite ne s’ennuie d’ailleurs pas, entre les peluches, livres et dessins.
Si vous avez connaissance d’une offre d’emploi pour Jessica, merci de nous contacter à l’adresse mail suivante (rpete@nicematin.fr) et nous lu transmettrons. Merci d’avance pour elle.
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