Au terme de l'exposé, l'heure est aux questions du public. C'est un professeur qui prend le premier la parole. « Au-delà des crises que vous évoquez, n'y en a-t-il pas une plus profonde : une crise d'identité ? Les jeunes ne se sentent pas européens… » Isabelle Magne fait le test. Demande qui, dans la salle, se sent européen. Quelques mains timides se lèvent. Moins de la moitié. « Alors qu'il y a des Franco-Italiens… », souligne un autre enseignant.
« L'un des objectifs de la Commission est aussi d'avoir une politique de proximité, avec par exemple les dialogues avec la société civile », répond la Mentonnaise. Le professeur hoche la tête. Précise que beaucoup de monde n'en a pas connaissance. Notamment les nouvelles générations, pour qui de nombreuses mesures sont pourtant prévues : Garantie européenne pour la jeunesse, Erasmus +, création d'un corps européen de solidarité, socle européen des droits sociaux…
« L'UE doit faire face à un euroscepticisme, cela s'est manifesté lors des élections de 2014. Je sais que les scrutins électoraux sont vécus comme lointains. Mais les députés élus défendront des dispositions françaises ! L'un des principaux reproches faits à l'Europe, c'est qu'elle n'est pas assez sociale. Mais cela dépend aussi des États membres », commente Isabelle Magne. Soulignant par ailleurs qu'« on ne dit peut-être pas assez d'où certains progrès viennent… »
« Pourquoi ne pas faire davantage de communication au sein des établissements scolaires », suggère la proviseur adjointe, Céline Bartoletti.
Tandis que l'un des professeurs encadrants demande si la clé de la légitimité ne serait pas, au fond, la transparence. « Les institutions européennes sont légitimes (le Parlement européen est élu au suffrage universel direct). La transparence, oui. C'est normal que les citoyens aient accès à l'information », soutient Isabelle Magne.
Qui entend bien, justement, revenir parler Europe dans le Mentonnais.
Dans un autre cadre.
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