En ce grand chassé-croisé de mi-août, circuler sur l’autoroute A8 peut s’avérer épineux. L’attente, l’impatience grandissante à bord des voitures... rarement des scènes de joie. Dans ce contexte, les automobilistes d’hier auraient probablement pris pour des fous les milliers de personnes massées à Tourves. Car ce jeudi de l’Assomption, la commune se replongeait joyeusement dans les fameux embouteillages de la Route nationale 7.
« Moins pénible que sur l’autoroute »
Pour cette reconstitution organisée par la municipalité et l’Association nationale 7, la circulation avait évidemment été coupée dans le village. Dès 10 heures, les premiers véhicules d’époque commençaient leur défilé dans les rues tortueuses. D’abord des camions, bus, engins agricoles. De belles machines d’époque, conçues entre les années 1930 et 1960, guidées par des gendarmes sortis de la même période. Puis venaient les deux-roues et voitures : Ford, Renault, Volkswagen, l’occasion était trop belle de ressortir du garage sa pièce de collection. Si les yeux des spectateurs brillaient d’admiration, le sens olfactif était soumis à rude épreuve : « On sera bon pour un décrassage à l’air pur après ça », « Bah ça fait partie du charme », répondaient les nostalgiques.
Quelques personnes jouaient le jeu jusqu’au bout avec les tenues vestimentaires et artefacts anciens. « Ma glacière a une cinquantaine d’années, souriait fièrement un des participants au volant de sa Citroën. À l’intérieur, la recette est toujours la même : saucisson, fromage, baguette et rosé ». Une description qui transportait les curieux à proximité : « Ah ! battre les routes de campagne et se faire un bon casse-croûte, la belle époque ! Souvent on se coltinait les bouchons mais c’était moins pénible que sur l’autoroute actuelle. »
Jusqu’en 1969 et la mise en fonction définitive de la déviation du village, Tourves était un point de passage obligatoire pour les vacanciers en quête de la Côte d’Azur. Les embouteillages y étaient aussi connus qu’inévitables. Leur célébrité n’a pas décru puisque certains visiteurs présents hier venaient de loin : « Nous sommes en vacances à Camps pour une semaine et nous avons entendu parler de cette reconstitution, raconte Olivier, accompagnée de sa petite famille originaire du Cher. Nous avons croisé des passionnés qui venaient exprès de toute la France, c’est assez incroyable. »
Après cette reconstitution, il fallait cependant affronter un vrai bouchon pour sortir de Tourves à la fin de la parade.
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