Boréon : elle nourrit un renard et manque de perdre un oeil

C'est en lui donnant un bout de pain que l'animal s'est soudain jeté à sa figure la mordant sous l'orbite oculaire. Blessée et admise à l'hôpital Pasteur II, la victime devra passer un test antirabique

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Guillaume Bertolino Publié le 20/02/2016 à 05:14, mis à jour le 20/02/2016 à 05:14
Même s'il sait se faire attendrissant, le renard n'en reste pas moins un animal sauvage. Il faut donc éviter les contacts pour ne pas vivre la même mésaventure que ces deux campeurs niçois.
Même s'il sait se faire attendrissant, le renard n'en reste pas moins un animal sauvage. Il faut donc éviter les contacts pour ne pas vivre la même mésaventure que ces deux campeurs niçois. Christophe Chavignaud

C'est une nuit à la belle étoile qui a bien failli se terminer en cauchemar en altitude. C'est en tout cas loin des splendides paysages enneigés du Boréon, aux urgences de l'hôpital Pasteur II de Nice, que s'est achevée la sortie nature de deux campeurs niçois, un homme, et une femme de 26 ans mordue autour de l'œil par un renard.

C'est donc tout près du refuge de la Cougourde, en plein parc national du Mercantour, que tout commence pour le mieux pour nos deux randonneurs. À près de 2000 mètres d'altitude, dans un abri-sous-roche, c'est là qu'ils décident d'établir leur bivouac pour la nuit. Mais vers deux heures du matin, le sommeil des deux campeurs s'interrompt par la visite d'un renard. « Ils sont plusieurs à tourner autour du refuge en cette période de l'année », expliquait hier dans la journée, Charly Barcelo, le responsable du refuge.

Rien de plus banal. été comme hiver, les renards cherchent un peu de nourriture à grappiller près des cuisines. Là, c'est autour du bivouac des deux Niçois que le rusé goupil se laisse guider par son flair. Bonne pioche ! Les restes du repas de la veille font son affaire. Tout d'abord intrigués par ce festin nocturne, les deux Niçois assistent, passifs, à la scène jusqu'à ce que le renard s'en aille. Semble-t-il rassasié.

Mais est-ce l'attitude « courtoise » des deux campeurs ? Ou une nouvelle information olfactive indiquant la présence de quelques mets à se mettre sous les canines ? Le renard réapparaît de l'autre côté de l'abri. En position semi-allongée, la jeune femme, sans doute attendrie par le pelage roux de la bête, tente de lui donner un petit bout de pain.

Une attaque rapide

Mais l'animal sauvage ne va pas réagir comme un toutou domestique. Et la jeune femme est soudain sévèrement mordue sous l'œil droit alors que l'autre extrémité de la mâchoire du renard provoque des plaies derrière la tête.

Fin de la belle rencontre. Le renard, sans demander son reste, s'enfuit dans la forêt. Alors que les deux campeurs, effrayés, plient bagages et entament en pleine nuit leur descente vers Saint-Martin-Vésubie.

En chemin ils parviennent à joindre le CODIS qui va déclencher les secours de la CRS Montagne. C'est au niveau de la vacherie du Boréon que les deux campeurs seront pris en charge. La plaie sous l'œil est importante mais le globe oculaire est préservé.

Transportée ensuite aux urgences de l'hôpital Pasteur II d'où elle est ressortie assez vite hier, la patiente devra néanmoins consulter le centre antirabique, même si les risques de transmission de la rage du renard à l'Homme sont quasi nuls. Pour les secours intervenus dans la nuit, c'est probablement la position allongée des campeurs qui a incité le renard à s'approcher de trop près de la victime. Mais M. Barcelo rappelle qu'au « même titre que les vaches que l'on peut croiser. Les bouquetins ou les chamois, il est toujours plus prudent de ne pas s'approcher des animaux sauvages qui peuplent le Parc. Et surtout, d'éviter de les nourrir ». Cette randonneuse niçoise pour qui l'histoire ne se finit pas si mal, l'expérience devrait servir de leçon.

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