"Do you speak French ?" C’est la première barrière. Le premier filtre, à l’entrée du Sporting. "Aussi étonnant que cela puisse paraître, nous avons parfois des candidats qui ne parlent pas du tout français," explique Jean-François Mariotte, le directeur des ressources humaines du groupe. Et si la pratique des langues étrangères est une qualité indispensable, la maîtrise de la langue de Molière reste nécessaire : "Nous sommes dans un pays francophone, et les notes de service, par exemple, sont écrites en français."
Tant pis donc pour ce candidat qui ne maîtrise pas notre langue, et qui s’avoue "déçu et interloqué". En revanche, c’est une bonne nouvelle pour Steven. Ce grand jeune homme de 18 ans, qui maîtrise cinq langues, en plus d’un français absolument impeccable, et qui a déjà les yeux qui brillent : "Depuis tout petit, je rêve de travailler dans un grand hôtel".
Motivé, motivé !
Une motivation qui est le premier critère jugé ici. "La motivation et l’implication, c’est ce qu’on attend avant tout d’un profil junior. J’attends aussi des profils de gens qui sont partis à l’étranger, et qui pratiquent les langues étrangères" explique Clarisse Guillon, 1ère chef d'étage au room service de l’hôtel de Paris.
À première vue, on a été surpris du peu de candidats présents. "C’est vrai que c’est calme, mais c’est le résultat qui compte. C’est de la bonne productivité parce que les gens qui se présentent ont vraiment la volonté de trouver un travail " analyse le DRH.
Isabelle Walker, en charge des ressources humaines opérationnelles et du deuxième filtre, abonde : "Je trouve que, par rapport à l’année dernière, on a plus de profils qualifiés, qui ont déjà travaillé dans l’hôtellerie-restauration de luxe, et qui parlent les langues."
De son côté, Alexandre Perrault, sous-chef des cuisines du Sporting Monte-Carlo, est aussi satisfait : "Nous avons fait un bon début de matinée, avec de bons candidats qui ont l’air motivés, qui n’ont pas peur de sortir de leur zone de confort."
Un bon cru donc, avec son lot de candidats heureux ou désabusés à la sortie. Jules, 18 ans, est ravi : "J’ai postulé pour tous les postes et on m’a orienté vers plagiste. Je n’ai pas d’expérience, mais je suis motivé. Je pense que ça s’est plutôt bien passé." Un peu plus loin, Yves-Gabriel, 18 ans, est visiblement déçu : "Je voulais travailler en cuisine, mais je n’ai pas assez d’expérience dans le haut de gamme." Ioan, 50 ans, est venu pour un poste de réceptionniste : "Je ne me fais pas trop d’illusions. Ils cherchent des saisonniers, et moi j’aspire à un peu de stabilité".
Baskets, barbes et tatouages
"On a un dress-code. Tout ce qui est barbe, tatouage, piercing, c’est rédhibitoire. À l’exception du restaurant Coya, dont le concept est un peu différent" explique Isabelle Walker, chargée des ressources humaines opérationnelles. La règle, c’est l’invisibilité : "Si on ne les voit pas, ou si on peut les cacher avec un pansement, c’est bon. Mais si cela se voit quand ils portent leur uniforme, c’est non."
Côté tenue, on a été surpris par la quantité de baskets, qui détonne avec le positionnement luxe de la SBM. "On ne peut pas dire aux gens de ne pas venir à cause de ça. J’ai eu un candidat avec un CV incroyable. Il était en jean basket, je lui ai fait la remarque, mais je ne vais pas le recaler à cause de ça. Si le CV est pertinent, ce serait dommage de passer à côté. Mais le candidat prend vraiment des risques en se présentant dans cette tenue."
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