Redynamiser le commerce de proximité : telle est la mission que s’est fixée Antoine Bahri à travers son application Carlo. Après avoir voyagé et lancé une première application à Barcelone, le jeune entrepreneur monégasque a cherché à comprendre l’évolution des modes de consommation de ces dernières années. Résultat ? Les commerces de proximité, restés traditionnels, ne se sont pas adaptés aux nouvelles habitudes des consommateurs.
Les clients ont fui les centres-villes et se sont réfugiés en périphérie dans les centres commerciaux ou sur internet, au détriment des petits commerces.
Le créateur de Carlo s’est donc fixé un objectif : ramener les consommateurs dans le centre-ville et leur permettre de contribuer à l’économie locale.
"Un portefeuille interactif"
En un an et demi, Antoine Bahri a réussi à créer une application mobile permettant de fidéliser les clients aux commerces de proximité. L’auto-entrepreneur pense avoir trouvé la recette du succès.
Son secret ? Récompenser le client à chaque achat : "Chaque fois que vous allez acheter un produit ou un service d’un commerce partenaire de Monaco, vous allez recevoir 5 % de la somme du produit", explique-t-il.
Concrètement, l’offre attire la demande. Cet avantage a permis à l’application, six mois après son lancement, de compter 1 500 utilisateurs et 41 commerces participants. Tous réunis autour d’"une monnaie locale avantageuse".
Tous les types de commerces
La boutique de vêtements, Il Teatro, rue Grimaldi ; l’horlogerie Temps et Passions, boulevard des Moulins ; ou encore le magasin de chaussures Capucine’s, rue Princesse Caroline, ont déjà rejoint le dispositif. Les résultats ne sont pas tout de suite visibles mais les commerçants restent positifs : "Notre clientèle adhère complètement au concept et joue parfaitement le jeu", précise la gérante de Capucine’s. Du côté de la boutique Il Teatro le constat est différent mais la responsable appelle à la patience.
D’autres pourraient se laisser tenter dans les prochaines semaines. "En moyenne, cinq à six commerces rejoignent l’application tous les mois, comptabilise l’entrepreneur, À terme, le but est de regrouper tous les commerces indépendants".
Toutefois, il ne ferme pas la porte à des boutiques implantées dans plusieurs villes ou des chaînes "tant qu’elles se trouvent en centre-ville et contribuent à l’économie locale".
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a choisi Monaco comme « ville pilote ». La Principauté offre des avantages considérables pour lancer une start-up comme Carlo. Mais, il ne compte pas en rester là. Et espère développer ce réseau de proximité dans d’autres villes pour redonner une seconde vie aux commerces.
"Une communauté soudée"
Même si les premiers résultats sont encourageants, Antoine Bahri continue de travailler sur le développement de son application : "Le but de cette création est de faire un outil pour connecter les consommateurs aux commerces de proximité, et non un simple moyen de paiement", souligne-t-il. Pour cela, il fait appel à ce qu’on nomme les “feed-back” dans le management contemporain. Des critiques constructives des utilisateurs et commerçants sur le fonctionnement et l’utilisation de l’appli, qui créent "une communauté soudée entre les commerçants".
L’entrepreneur s’appuie aussi sur ces réclamations pour développer de nouvelles fonctionnalités, plus adaptées aux comportements des utilisateurs. Et il ne manque pas d’idées : "On peut imaginer plus tard de créer ce qu’on appelle un “local market place”". L’ensemble des commerçants auraient la possibilité de lister leurs produits et les vendre à travers l’application. Ainsi, la mission d’accompagnement des commerçants vers la digitalisation serait accomplie. Carlo devenant leur outil de référence.
Comment ça marche ?
La manipulation est simple et sans encombrement. Pas besoin d’entrer vos données bancaires, il suffit de se rendre sur l’application Carlo, de scanner son QR code (code-barres numérique) après l’achat de son produit. Par exemple, si un client décide de s’offrir une montre à 100 euros dans l’une des boutiques partenaires, il recevra sur le “portefeuille virtuel” de son application la somme de 5 euros. Une fois réceptionnée, l’utilisateur peut profiter de ses bénéfices : "Les adhérents peuvent cumuler cet argent virtuel, appelé le “cash back”, et le redépenser dans n’importe quel autre commerce partenaire de Monaco", détaille Antoine Bahri.
http://www.carloapp.com/
https://www.facebook.com/carlo.app.monaco
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