Dans la salle dite « Ballroom », nichée au troisième étage du Yacht-club de Monaco, notre regard se pose mécaniquement sur une vitrine. À l’intérieur, soigneusement cadenassé, se dévoile un collier anglais daté de 1870 serti d’une rivière de 26 saphirs ovales. « C’est un ensemble d’une qualité formidable qui vient des mines de Birmanie et du Ceylan et qui n’a pas subi de traitement », explique Julie Valade, directrice du département joaillerie chez Artcurial. Estimation de ce bijou d’exception ? Entre 100 000 et 120 000 euros. Mais ça, c’est avant qu’il ne passe au marteau du commissaire-priseur, François Tajan.
4,4 millions d’euros de bijoux
Aujourd’hui, 415 autres lots, pesant au total la bagatelle de 4,4 millions d’euros, seront, eux aussi, mis aux enchères. Bagues, bracelets, boutons de manchettes, broches, épingles de cravate... Alors hier, forcément, les potentiels acheteurs - collectionneurs ou simples amateurs de bijoux - se bousculaient au portillon du navire amiral du Yacht-club. Pour observer, essayer, toucher ces créations des grands noms de la joaillerie depuis plus d’un siècle et demi. Avant la fameuse bataille des chiffres du lendemain.
Autre lot prodigieux, toujours dans le même registre, ces clips de boucles d’oreilles Van Cleef & Arpels en forme de fleurs, agrémentés de deux diamants jaunes de dix carats chacun. Valeur haute d’estimation : 350 000 euros. « C’est le lot qui a la plus grande valeur », souffle Julie Valade, laquelle avoue aussi avoir un petit faible pour un long collier et broche pendentif du même créateur.
De l’autre côté de la pièce, des sacs de la marque Hermès sont soigneusement exposés dans des vitrines. De toutes tailles, de toutes les couleurs et nuances, pour toutes les bourses. Au catalogue, près d’une centaine de lots entre 1 000 et 30 000 euros seront mis aux enchères demain. « On a beaucoup insisté sur l’état de conservation. Ce fut un critère de sélection », note François Tajan.« Chez Hermès, tout est dans les nuances de couleurs, présente Pénélope Blanckaert, directrice du département Hermès Vintage & Fashion Arts chez Artcurial. On en retrouve des rares, le sac béton ou Titien ou des matières crocodile. Ici, surtout à Monaco, les gens cherchent surtout de la couleur et des petits modèles. » Reste à savoir jusqu’à quel point ils sont prêts à faire grimper les enchères pour rafler un lot.
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