Nouveau créneau, ou plutôt changement de rapport, pour la maison de ventes aux enchères parisienne, Artcurial. Déjà omniprésente en Principauté, notamment grâce à ses prestigieuses vacations d'horlogerie, joaillerie ou Hermès vintage, chaque année en janvier et en juillet, l'équipe de François Tajan monte encore en régime avec la création d'une Biennale consacrée à l'automobile.
Après deux one shot médiatiques et des plus concluants - la dispersion d'une partie de la collection princière en 2012 et la vente, entre autres, de deux véhicules de Maria Callas, en 2014 à l'Hermitage -, Artcurial Motors organisera ainsi, le 2 juillet prochain au Grimaldi Forum, la première édition d'un rendez-vous qui s'inscrira dans le calendrier en alternance avec Le Mans Classic.
Pour l'occasion, pas moins de 100 véhicules, pour une estimation basse (cumulée) de 15 millions d'euros sont d'ores et déjà appelés à ronronner aux abords du Rocher. Au volant de cette opération, Matthieu Lamoure, directeur général d'Artcurial Motors, rodé aux événements du genre. A 41 ans, l'expert a déjà vingt ans de carrière derrière lui, dont une quinzaine de ventes organisées, à Monaco, pour le compte de Bonhams. Une maison anglo-saxonne aujourd'hui concurrente, comme d'autres…
« Artcurial a toute légitimité. Nous sommes leader du marché en Europe continentale. A la dernière RétroMobile [en février à Paris, NDLR], nous avons encore vendu une Ferrari Dino prototype pour 4,6 millions d'euros. Après, il y a les grandes maisons, comme RM Sotheby's ou Bonhams, mais nous n'avons rien à leur envier avec notre fichier international de clients et notre savoir-faire. »
Pour l'occasion, le catalogue du 2 juillet suivra deux thématiques répondant au lien étroit entre Monaco et l'automobile : les cabriolets et un volet « sport et GT ». En fil rouge, évidemment, une série de clins d'œil aux Grand Prix et Rallye historique de Monte-Carlo, voire au cinéma. Sans délaisser Paris, habituellement hôte de ce rendez-vous d'été.
« Paris est la deuxième place au monde en terme de ventes de voitures et on fera tout pour qu'elle le reste. Ces ventes à Monaco sont complémentaires de la place de Paris. Il ne faut pas oublier qu'il y a une grande tradition des ventes aux enchères de voitures ici. Dans les années 90, toutes les plus grandes ventes de voitures étaient à Monaco et les prix flambaient », tient à rappeler Matthieu Lamoure.
Si l'espoir d'enfiler à nouveau les gants blancs (100 % de ventes réalisées) à Monaco paraît fort légitime, la priorité sera toutefois de capter, convaincre et séduire, une nouvelle clientèle. D'où, aussi, le positionnement de l'événement avant celui, mythique, de Pebble Beach, en août en Californie. « Nous ne voulions pas nous coller aux sessions annuelles de vente de bijoux et horlogerie à Monaco [17 au 19 juillet à l'Hôtel Hermitage, NDLR] et c'est le dernier week-end où nos clients monégasques sont là. Il y a aussi une clientèle internationale jeune, riche et dynamique. Des férus d'automobile et bons vivants. » La cible idéale sur un marché rythmé de coups de cœur.
« Le marché est très dynamique. Les prix étaient montés très haut sans réelles explications ces dernières années, mais le tir a été corrigé. Acheter une voiture de prestige, c'est un investissement, pas un acte de spéculation. C'est pour ça que le marché est pérenne. Quand on achète une voiture, ce n'est pas pour faire une plus-value, ni une mauvaise affaire bien sûr. C'est un marché générationnel. On veut posséder ce dont on rêvait adolescent ou enfant. N'importe qui a une automobile qui bat dans le cœur. La génération avant moi rêve de la Citroën DS. Moi, j'aime la Citroën CX. »
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