"Vous voulez que je vous parle de mon travail ?", lance-t-elle en souriant. S’excusant presque d’être artiste.
Il faut dire qu’Alessandra Bettolo s’est lancée dans la peinture il y a tout juste cinq ans. Comme un trait d’union entre son envie de créer et son métier d’architecte.
Cette Italienne installée à Londres est l’invitée de Rita Rovelli Caltagirone dans sa petite galerie Muse, rue des Roses, pour une exposition jusqu’au 30 novembre baptisée Salon.
"J’ai déménagé il y a cinq ans à Londres et j’ai été accepté à la Art Academy London pour suivre des cours. J’ai commencé à peindre tous les jours, je m’y suis dédié", explique-t-elle.
Une force qui la pousse à louer un atelier dans le quartier de Brixton et d’en faire son activité principale. "Comme peintre, mon intention est de faire le portrait de personnes sous-représentées, de travailler pour lutter contre la discrimination".
"Une manière de combattre le racisme"
Au départ, cette vocation lui vient de son histoire familiale. Alessandra est mère de deux enfants adoptés en Afrique du Sud.
"Quand ils étaient petits et que je visitais des musées avec eux, j’étais heurtée du fait qu’on ne voyait aucune peinture ou sculpture à laquelle ils pouvaient s’identifier. Ça me gênait de voir dans les musées que l’image des femmes ou des hommes noirs était systématiquement liée à des personnages de serveurs ou d’accompagnants".
Alors avec son pinceau, elle imagine cette galerie de portraits triomphants de personnages à la peau couleur ébène, en prenant pour modèle sa fille et son fils.
"C’est ma manière de combattre le racisme. Je veux un monde meilleur pour mes enfants, c’est la mission que je me suis fixée".
Une levée de fonds pour Monaco Aide et Présence
Le résultat est intéressant, teinté d’hyperréalisme et de pop culture dans le style. "C’est ma manière de peindre. Les couleurs, les formes viennent de mon passé d’architecte d’occuper l’espace".
L’ensemble rejette de bonnes ondes, et pas seulement artistiques.
En invitant Alessandra Bettolo, la galerie Muse a tenu aussi à donner à ce rendez-vous artistique, une portée humanitaire. Et Rita Rovelli Caltagirone s’est rapproché de Monaco Aide et Présence, présidée par Donatella Campioni, pour soutenir un projet de l’association.
Ainsi, 20 % des sommes récoltées par la vente des œuvres iront soutenir le Centre Edimar-Princess Grace de Yaoundé au Cameroun, qui accompagne quotidiennement 150 jeunes pour un soutien psychologique et une aide médicale..
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