L'histoire commence par une découverte intrigante. Qui se révélera fascinante. En 1958, une fillette découvre par hasard une dent de rhinocéros. Le préhistorien amateur René Pascal flaire le trésor archéologique derrière la roche calcaire !
En 1961, les premières fouilles sont menées par le préhistorien Henry de Lumley. Dès les premiers mois, il fait une découverte exceptionnelle… un petit éclat de taille en silex. « À cette époque, on pensait que l'Homme n'était pas arrivé en Europe avant 600 000 ans. Cette fouille a considérablement vieilli son arrivée en Europe », précise Henry De Lumley. Le site du Vallonnet est alors le plus ancien d'Europe.
De 1961 à 1973, une dizaine de campagnes de fouilles ont permis de récolter plusieurs milliers d'ossements.
Les chercheurs mettent au jour de nombreux fossiles travaillés par les premiers habitants des Alpes-Maritimes. « La plupart des pièces ont été taillées dans des galets. Ces fouilles montrent que dans cette grotte, l'homme préhistorique désarticulait la carcasse et fracturait les ossements », détaille Dominique Cauche, chercheur de l'Institut de Paléontologie Humaine, qui a participé aux fouilles. « Certains fossiles portent des traces de découpe et montrent l'activité de l'homme préhistorique à l'époque », ajoute Patricia Valensi, archéozoologue qui a analysé les fragments à Roquebrune.
En tout, près de 7 000 restes de grands mammifères ont également été découverts correspondant à 25 espèces.
En revanche, aucun vestige humain (1). Mais la caverne n'a pas encore livré tous ses secrets. « À ce jour, seuls les dix premiers mètres ont été fouillés. »
Depuis le début des années 90, la grotte du Vallonnet est fermée au public pour des raisons de sécurité. Une partie des fossiles est exposée au Musée de la Préhistoire régionale de Menton.
« Le reste doit encore être analysé. Mais il s'agit de milliers d'ossements et cela prendra énormément de temps », précise le conservateur Pierre-Elie Moullé.
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