Attention, ça se bouscule au portillon ! Il est 14 heures lorsque l'agence Pôle emploi de la rue Guyau ouvre ses portes. Après l'appel d'air, qui pousse des dizaines de personnes à l'intérieur, vient le goulot d'étranglement qui en laisse autant sur le trottoir.
Près de 600 personnes venues de tout le département se sont rendues, hier, à l'agence Pôle emploi de Menton, en vue de déposer leur candidature à l'occasion du forum de l'intérim. Sept agences monégasques étaient présentes pour les accueillir et tenter de pourvoir les quelque 80 postes disponibles en Principauté.
Face à cette affluence inattendue, la dizaine d'agents de Pôle emploi a dû gérer à la hâte le flot d'entrée et sortie au compte-gouttes, non sans susciter quelques crispations dans la file d'attente.
Le BTP en tête
« On ne s'attendait pas à voir autant de monde, c'est presque deux fois plus que l'année dernière », réagit Gildas Brieau, le directeur de l'agence.
Sur un large panneau blanc posé à l'entrée s'étend la liste des postes disponibles. Chef de chantier, électricien, plombier, boulanger, cuisinier… « Près de 50 % des offres concernent le secteur du bâtiment. Les chantiers à Monaco sont un moteur pour l'emploi. Ensuite viennent le secteur tertiaire et l'hôtellerie-restauration », précise encore le directeur.
Alors que les centaines de demandeurs d'emploi se pressent à l'intérieur de la salle, les recruteurs des sept agences d'intérim monégasques reçoivent chaque candidat un à un, dans un espace cloisonné. Une façon de rendre l'entretien « plus serein et intimiste », selon Gildas Brieau. Les recruteurs n'ont pas qu'à se servir.
Olivier Scheins, chargé d'affaires pour une entreprise d'interim, participe à son dixième forum en tant que recruteur. « L'intérêt, c'est de pouvoir rencontrer une grande diversité de profils. À Monaco, le secteur du bâtiment connaît une croissance de 10 % en ce moment et nous recherchons de tout : de la femme de ménage au directeur financier », souligne-t-il.
Un poste pour sept demandeurs
Parmi, cette large palette de « profils », on retrouve Morini, une demandeuse d'emploi d'origine italienne de 57 ans. « J'étais serveuse en hôtellerie à Monaco. J'ai eu un contrat à durée déterminé pendant trois ans et ils ne m'ont pas gardée », assure-t-elle entre deux entretiens. Bien décidée à reprendre une activité professionnelle, elle concède néanmoins ressentir quelques doutes. « À mon âge, j'ai peur de ne pas être embauchée ». Alors pour valoriser son profil, elle « mise tout sur ses 30 ans d'expérience ».
À la fin de la journée, impossible de savoir si les postes disponibles ont trouvé preneur pour le moment. Mais à raison d'un poste pour plus de sept demandeurs, cela ne fait pas l'ombre d'un doute. Dans le Mentonnais, près de 8 800 personnes sont toujours démunies d'emploi.
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