Peut-on se passer de son téléphone quand on est au collège? Si, au sein de l’établissement scolaire privé François-d’Assise - Nicolas-Barré, la réponse est évidente, elle l’est beaucoup moins quand il s’agit de s’en passer le soir à la maison.
"52 heures sans téléphone", c’est le défi lancé aux élèves par leur principal, Franck Fantino.
"Mais c’est une blague!", entendait-on dans les couloirs du collège au moment où les affiches étaient plaquées sur les panneaux d’information du collège, la date du 1er avril permettant d’entretenir le doute. "C’est obligatoire?", s’inquiétaient certains élèves auprès de leur responsable de niveau.
Sur la base du volontariat
Un mail du principal, intitulé "Prêts à relever le défi?", clarifiait le challenge. "J’avais discuté de cette idée avec une pédopsychiatre lors d’une réunion et avec l’équipe de vie scolaire, explique Franck Fantino. Nous avons eu envie de faire le test. J’ai donc envoyé un message à tous les élèves une semaine avant l’opération pour lancer le défi. Et le retour a été positif, notamment de la part des parents."
Sur la base du volontariat, trente-six élèves ont donc déposé leur téléphone le lundi matin à leur arrivée au collège et ne l’ont récupéré que le mercredi suivant après les cours.
"Un écran de moins à la maison au moment du coucher, devoir attendre le lendemain pour discuter avec les copains, se détacher des jeux et des applications, s’obliger à être ponctuel aux rendez-vous, sont quelques-uns des objectifs de ce projet, explique Franck Fantino. Un projet qui entre aussi dans le cadre du Carême et du jeûne demandé dans cette période. Parvenir à se priver de quelque chose qui nous paraît nécessaire pour revenir à l’essentiel est un objectif complémentaire de ces deux jours."
Moins difficile que les quarante jours de Carême, qui, entre Mardi gras et Pâques, outre le jeûne, propose l’abstinence et la pénitence. En son temps, le pape Jean Paul II avait ainsi proposé un usage plus modéré de la télévision. Les temps changent; les pratiques pénitentielles du Carême aussi, mais les fidèles sont toujours invités à vivre ces quarante jours comme un temps de pénitence et de conversion.
"Une épreuve" ou une libération
"Cela m’arrive de m’en priver alors je voulais participer", explique Victor.
"Je ne voulais pas laisser mon téléphone mais mes parents m’ont poussé à le faire", lance Emma.
Ils sont trente-six à avoir joué le jeu, soit 10% des élèves du collège. Leur réaction? Pour Matteo, élève de 4e, ce fut "une épreuve". Luca s’est « rendu compte que ce n’est pas indispensable d’avoir toujours le téléphone sur soi ». De son côté, Victor s’est senti "libéré" et a pu "davantage profiter des soirées en famille et de sa sœur plutôt que d’aller sur les réseaux sociaux".
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