
Un chemin piéton au-dessus de la mer pour éviter de marcher sous le tunnel Louis-II : c’est la volonté de l’association qui a développé ce projet innovant et esthétique.
PHOTOS. Une association de Monaco imagine une passerelle pour relier le port Hercule au Portier
Le 15/02 à 07h00 MàJ 14/02 à 18h34Ils se définissent comme "un espace d’expression en faveur d’un cadre de vie en adéquation avec les enjeux écologiques de notre terre".
Joignant le geste à la parole, les membres de l’association Ecopolis ont imaginé un projet d’urbanisme pour la Principauté alliant l’esthétique et l’attrait de la marche à pied.
L’idée est de développer une passerelle pour faire le trait d’union entre le Yacht-club et la future extension en mer. Une promenade élégante, en plein air et en contrebas de l’hôtel Fairmont, au-dessus des flots des Spélugues, qui permettrait d’éviter de circuler à pied sous le tunnel Louis-II, peu hospitalier.
"Ce tunnel c’est un point noir pour les piétons, les joggeurs, les personnes en fauteuil roulant ou avec des poussettes qui l’empruntent", soufflent les membres d’Ecopolis.
À huit mètres
au-dessus de la mer
Dessinée par Corrado Bevacqua et son bureau monégasque Cobe Design, la passerelle rêvée est une structure de 275 mètres de long, à huit mètres au-dessus de l’eau, qui se déroule du bout des quais du port Hercule jusqu’au nouveau port du Portier.
L’ouvrage prendrait appui sur les piliers des Spélugues via des pieux placés à l’oblique pour supporter la structure. Le tout réalisé en corian [un matériau constitué pour deux tiers de charges minérales et un tiers de résine acrylique N.D.L.R.], matière imperméable à l’eau et au vent. L’installation des lames de façon striée donnera du rythme à l’ensemble et l’aspect d’un squelette serpentant.
Enfin, la forme du bastingage en volute créera une banquette naturelle sur la promenade pour se poser entre deux pas. "La passerelle a été pensée à la bonne position pour à la fois ne pas déranger les clients de l’hôtel et être assez haute pour éviter les vagues", souligne Claudia Batthyany, membre de l’association. "La construction striée de la structure permettra à l’eau de passer au travers. Et en cas de tempête, la promenade serait fermée comme tous les sentiers littoraux les jours de mauvais temps."
Le bon timing ?
L’association, qui s’engage depuis 1998 pour la sensibilisation de la population sur les questions environnementales, réfléchit à cette passerelle aérienne depuis plusieurs années déjà. "Nous avons eu des retours à l’époque indiquant que le projet a séduit. Puis on nous a dit de patienter, qu’une réflexion globale était engagée pour le quartier", souligne Évelyne Tonelli, qui préside Ecopolis.
Alors l’association a patienté… mais les projets pour le Portier et le Larvotto étant définis, rien n’indique la réalisation d’une quelconque passerelle. Dans un courrier adressé à l’association l’an dernier, Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement-ministre pour l’Équipement, l’Urbanisme et l’Environnement indiquait que des travaux étaient à prévoir au niveau des Spélugues et qu’il était "prématuré" d’engager une réflexion.
Depuis, silence radio. Quand les travaux sur les piles des Spélugues ont démarré, l’association s’est dit que c’était « le moment parfait » pour relancer le gouvernement à réfléchir à ce projet. Le message est passé !
L’association Ecopolis estime la réalisation de ce projet dans une enveloppe conséquente de 7 à 10 millions d’euros. Pour autant, l’association n’imagine pas puiser dans les deniers publics pour concrétiser le projet.
"À l’image des bancs de Central Park à New York payés par des bienfaiteurs qui peuvent y graver leur nom, nous imaginons que chaque mètre de la passerelle pourrait être vendu à des mécènes, sociétés ou particuliers, qui financeraient leur mètre", explique Évelyne Tonelli.
Ces derniers pourraient à loisir inscrire leur nom ou leur logo dans les lattes de la promenade. Une forme de mécénat qui devrait trouver des amateurs en Principauté. De là à ce que les lattes de la promenade monégasque deviennent aussi prisées que les bancs de Central Park, il n’y a qu’un pas…
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