Son bureau ne ressemble à aucun autre. Une vue sur le court central et sur la Méditerranée, enviée par les plus grands tournois de tennis au monde. David Massey a accueilli Monaco-Matin sur la terrasse du Monte-Carlo Country Club, avec la gentillesse et la douceur qui le caractérise.
Détendu, comme toujours, à quelques jours de la 116e édition du Rolex Monte-Carlo Masters, qu’il dirigera pour la première fois, aux côtés de Chris Kermode, conseiller exécutif et représentant désigné du tournoi, ancien président exécutif de l’ATP (Association of Tennis Professionals).
Le natif de Londres est serein. D’abord parce que c’est dans sa nature mais aussi parce qu’il a travaillé de longs mois sur cette 116e édition. Arrivé en octobre 2021 en tant que directeur adjoint de Zeljko Franulovic, qui a quitté ses fonctions l’été dernier, David Massey a eu tout le temps nécessaire pour se préparer à son nouveau poste. S’il va être à la tête d’un tournoi pour la toute première fois de sa carrière déjà bien fournie, le quarantenaire est prêt. "Quand j’ai quitté l’ATP, il était prévu que la prochaine étape pour moi était de devenir directeur du tournoi, révèle-t-il. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai sauté sur l’occasion."
Les premiers pas à l’Open de Majorque
Londonien de naissance, ce père de famille a rapidement quitté l’Angleterre pour le soleil de l’Espagne. "J’ai passé mon enfance à Majorque [...] Mon grand-père habitait là-bas dans les années 1960, ma mère aussi. C’était idyllique dans un sens, ça me rappelle ici avec la mer et le même type de météo. J’ai passé mon brevet et mon baccalauréat là-bas avant d’aller à l’université en Angleterre."
Avant un retour à Majorque, terre des plus grands champions de tennis comme Rafael Nadal, Carlos Moya ou encore Alex Corretja pour ne citer qu’eux. Un hasard ? Oui et non. Le tennis occupe une place importante au sein de sa famille. "Ma grand-tante était une joueuse professionnelle dans les années 1930. Ma mère jouait beaucoup au tennis au niveau amateur. Elle mettait toujours du tennis à la télévision. C’est le sport dont on est les plus proches."
À Majorque, David Massey a fait son "premier tournoi, l’Open de Majorque en 2000. Je travaillais pour le centre de presse sous forme de stage d’un an et c’est là que j’ai croisé l’ATP. Ils m’ont dit "Une fois que vous terminez vos études, on veut que vous travailliez pour nous". En juillet 2001, je les ai rejoints."
Ses débuts à l’ATP
Par la suite, le quarantenaire a occupé plusieurs postes au sein de l’organisme. "J’ai travaillé au sein du département qui gère les relations publiques puis pour le sponsoring." Avant de rejoindre le Rolex Monte-Carlo Masters, le Britannique s’occupait de la relation entre l’ATP et les tournois situés en Europe. "Il y avait 34 tournois. Celui de Monte-Carlo en faisait partie. On s’occupait des demandes, du calendrier, des règles ATP, le niveau de prize money (Les gains remportés à l’issue du tournoi par les joueurs., ndlr), ou bien si un tournoi voulait changer de ville ou de site."
L’ère Monte-Carlo
En octobre 2021, le Britannique n’est pas arrivé en terre inconnue. Mais plutôt en terrain connu. Lui qui affectionne particulièrement la Principauté. "J’ai eu la chance d’assister à chaque édition du tournoi depuis 2002. J’habite à Monaco depuis décembre 2001. L’opportunité de rester dans le champ du tennis à Monaco était un rêve pour moi. J’ai rencontré ma femme en janvier 2002 après mon arrivée ici. Nous avons trois enfants qui ne sont pas monégasques mais ils ont passé leur vie ici, à l’école de Monaco, donc pour nous la maison est ici. Même si j’ai un passeport britannique je me sens plus à la maison ici qu’à Londres."
Et son nouveau rôle lui plaît, bien qu’il requière une certaine organisation. "C’est bizarre de travailler à l’année pour 9 jours. On doit réfléchir à comment améliorer le tournoi. Tout cela demande du temps et on n’a pas un moment où on est relax. On travaille à fond avec notre petite équipe!"
À quelques jours du début du tournoi, le néo-directeur s’impatiente. "On a l’impression que le tournoi est demain ! Les joueurs commencent à arriver. Je suis impatient mais calme, tout est bien préparé."
Le "Big 3": "Une période formidable"
Fin connaisseur du sport, David Massey reste très professionnel lorsqu’on lui demande quels joueurs il admirait plus jeune… "Quand j’ai commencé à suivre le tennis il y avait Becker et Edberg. Le sacre de Becker à Wimbledon avait été un choc pour tout le monde je me souviens!"
Idem pour la nouvelle génération, pour laquelle il ne s’inquiète pas. "Quand j’ai commencé à l’ATP, Agassi et Sampras étaient les stars. Je me souviens qu’on avait peur du jour où ils arrêteraient. Après 20 ans à l’ATP, je sais qu’il y aura toujours des stars, Il faut juste attendre que les joueurs gagnent de grands titres. Je me souviens de ma première expérience ici en 2002. J’étais avec un joueur pour une séance de dédicaces au Stars’n’Bars. Par chance, il y avait Yannick Noah, donc tout le monde se précipitait sur lui. Avec moi il y avait un certain Roger Federer et personne ne le connaissait [rires]! Même chose avec Nadal, je l’ai connu lorsqu’il avait 15 ans à Majorque. Il était encore étudiant et personne ne le connaissait."
Même s’il reconnaît la supériorité de l’ex-Big 3. "C’est vrai qu’on est dans une période formidable avec ces vingt dernières années avec les Grands Chelems et les Masters 1000 remportés par Djokovic, Federer et Nadal."
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