Cette semaine, il est sûrement l’un des hommes les plus occupés de la Principauté. Dans son bureau, le rythme est continu. Quelqu’un tape à la porte, quelqu’un dépose un colis, le téléphone sonne… dans un ballet incessant.
Directeur adjoint du tournoi, Philippe Rialland entame cette année son 31e Rolex Monte-Carlo Masters. Le premier, c’était en 1989 avec une finale Mancini-Becker remportée par l’Italien.
Comme à chaque édition, il est sur tous les fronts. À l’année, l’équipe d’organisation compte une vingtaine de personnes entre les équipes de la Société monégasque pour l’exploitation du tournoi de tennis (Smett) et celle du Country Club.
Des effectifs qui grimpent entre 800 et 1.000 personnes par jour pendant le tournoi. "C’est une belle semaine, même s’il y a toujours des impondérables de dernière minute", sourit-il. Avant de répondre, à la volée, à quelques questions.
Le Masters, comme chaque année, fait recette. Il n’y a presque plus une place à la vente…
"En effet, nous sommes complets à partir de mercredi. C’est une grande satisfaction, grâce au travail de toute l’équipe de l’organisation mais surtout grâce au charisme des joueurs qui sont sur le circuit actuellement. Plus généralement, je crois que nous avons réussi à vraiment fidéliser un public qui revient nombreux chaque année."
Le charisme des joueurs, c’est la clé de réussite du tournoi?
"En partie. Que ce soit Nadal, Djokovic ou Federer qui est malheureusement absent cette année, ils ont fait beaucoup de bien au tennis depuis dix ans. Et ça s’est vu au niveau de la popularité de notre tournoi. Mais nous observons aussi que les spectateurs sont vraiment devenus fans de tennis tout court. Ils ne viennent plus pour voir untel ou untel. Ils viennent pour voir du tennis. En plus, le cadre que l’on offre aux spectateurs est assez magique. Les constructeurs du site avaient bien pensé les choses!"
D’ailleurs, vous gagnez en confort à nouveau cette année, c’est important?
"Tout à fait, ça fait partie de notre ADN. Nous sommes toujours soucieux d’évoluer au niveau des installations et de l’accueil du public, des partenaires, de la presse. Cette année, nous avons une nouvelle salle d’interviews, un nouveau restaurant pour les joueurs. Peut-être que nous aurons d’autres idées dans les années qui viennent, pour améliorer encore l’accueil du public. Même si nous sommes contraints par le site lui-même, nous essayons d’en tirer le plus de profit, au mètre carré près."
Peut-on imaginer dans les années qui viennent, des équipements VIP étendus, à l’image de ce que prépare l’AS Monaco au stade Louis-II?
"Ce sont des pistes à la réflexion. Mais encore une fois, quand sur le court central, on ne voit pas trop comment arriver à trouver de nouvelles loges, de nouvelles suites. Sur les tribunes, nous sommes pratiquement au maximum de ce que l’on peut faire. Mais nous réfléchissons à des idées intelligentes."
Beaucoup de joueurs ont choisi Monaco comme port d’attache ces dernières années. Cela dope la fréquentation?
"Pour l’organisation, au niveau de la qualité du tableau, le fait que beaucoup de joueurs du top 20 résident à Monaco joue en notre faveur. Mais le public est plus fan de tennis tout court. La meilleure preuve, cette année nous sommes complets, alors que Federer n’est pas là."
Le tournoi ressemble-t-il encore à celui de vos débuts?
"Non, plus du tout. D’abord le site a énormément changé. Et l’ambiance est différente. L’approche des joueurs n’est plus la même. Ils sont trois, quatre, cinq personnes autour d’eux: le coach physique, le coach mental, le physiothérapeute. À l’époque, Thomas Muster qui a gagné le tournoi trois fois ici (en 1985, 1988 et 1989, NDLR), il y avait lui et son coach, basta. Cela dit, nous restons un tournoi familial où les joueurs se sentent chez eux, et savent qu’ils sont bien accueillis. Certains ont leur caractère mais dans l’ensemble ça se passe bien. Mais c’est vrai que quand j’ai commencé, il y avait des liens vraiment amicaux qui se tissaient entre les joueurs et l’équipe d’organisation."
Vous avez un favori pour cette édition?
"Non, pas vraiment. Disons que pour l’organisation, Rafael Nadal est notre favori de cœur. Une douzième victoire, pour l’histoire, ce serait bien. Même si certains en ont marre de le voir gagner (rires). Mais c’est un tel beau joueur qu’il est difficile de ne pas le voir comme un favori. Et quand on connaît son tempérament, je sais qu’il va tout faire pour essayer de gagner. Après, le début de saison sur terre battue est toujours délicat, il y a souvent des surprises. Novak Djokovic a eu un début d’année magnifique, il est un peu moins en forme, peut-être que ça va revenir cette semaine. La jeune génération va peut-être tirer son épingle du jeu. Ces jeunes joueurs sont très talentueux mais toujours bloqués par ceux du dessus. Il faut qu’ils arrivent à gagner."
Le risque de la pluie, c’est du stress quand on organise un tournoi à ciel ouvert?
"C’est du stress… mais pas pour moi! Je suis assez fataliste. S’il pleut, on n’y peut rien. Nous essayons de tout faire pour que tout se passe bien. La météo, on la subit. Personnellement, avant le tournoi, je ne m’occupe pas de la météo, je ne regarde même pas les prévisions!"
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