Le Prince Albert apporte tout son soutien à Nadia Murad, victime de l'Etat islamique et Prix Nobel de la paix en 2018

Prix Nobel de la paix en 2018, la jeune femme dont la mère et les frères ont été assassinés par l’État islamique en 2014 a été vendue comme esclave sexuelle. Elle témoigne en quête de justice.

Thomas MICHEL Publié le 10/05/2022 à 10:00, mis à jour le 10/05/2022 à 09:54
Le prince Albert II aux côtés de Nadia Murad et de son époux et directeur général de l’ONG Nadia’s Initiative, Abid Shamdeen. (Photo Eric Mathon / Palais princier)

Elle vit désormais pour les autres. Les disparus. Les oubliés. Co-récipiendaire du Prix Nobel de la paix en 2018 – à seulement 25 ans, Nadia Murad est une jeune femme qui force l’admiration. Revenue de l’enfer de Daech, elle parcourt aujourd’hui le monde la tête haute pour défier la barbarie, sensibiliser le grand public et en finir avec l’impunité. Son souhait: que les monstres de l’État islamique (EI) qui ont tué ou réduit à l’avilissement le plus total des femmes et des enfants soient traduits en justice.

Lundi, la militante des Droits de l’Homme yézidie a été reçue au Palais princier par le souverain après un premier échange avec l’ambassadeur de Monaco à Paris, Christophe Steiner. Un entretien initialement prévu en 2021 mais différé par la crise sanitaire.

La force dégagée par Nadia Murad a impressionné son hôte, notamment lorsqu’elle a évoqué sans une larme la mise à mort de sa mère et de six de ses frères en 2014, dans sa ville de Sinjar, au nord-ouest de l’Irak. Ce jour-là, la faucheuse Daech s’est abattue sur cette communauté yézidie faisant basculer la vie de milliers de personnes.

Essentiellement des femmes et des enfants "qui restent les premières victimes des conflits de religion", comme l’a rappelé Nadia Murad au Prince.

Reconstruire des écoles

Puis, c’est son propre calvaire que cette miraculée a détaillé. Sa capture par les combattants de l’EI, et les sévices subis jusqu’à la vente de sa propre chair aux plus offrants. Plusieurs mois de douleurs insondables durant lesquels la jeune femme a été réduite à l’état d’esclave sexuelle. Elle parviendra à s’enfuir pour retrouver la lumière en Allemagne. Concluant que 2.800 personnes seraient toujours en captivité et que suffisamment de preuves des atrocités commises à l’égard des Yézidis ont été recueillies pour saisir une Cour pénale internationale.

Le Prince a alors réaffirmé son soutien aux survivantes de violences sexuelles liées aux conflits à travers le monde, ainsi que la possibilité pour Monaco de participer à des projets en matière d’éducation et de santé, au travers de différentes entités. L’ONG Nadia’s Initiative sera ainsi mise en relation avec l’organisation de solidarité internationale Mission Enfance Monaco, dont l’expérience est reconnue en matière de reconstruction et d’éducation. Investie d’un devoir et récemment nommée première ambassadrice de bonne volonté pour la dignité des victimes de la traite des êtres humains de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Nadia Murad œuvre d’ailleurs sur le terrain à relier les bonnes volontés pour reconstruire hôpitaux et écoles.

Une mission périlleuse tant l’instabilité guette. Le 2 mai dernier, elle alertait ainsi la communauté internationale via Twitter sur le sort des Yézidis rapatriés à Sinjar et à nouveau contraints de fuir à cause de conflits armés.

Avant de quitter le Palais, Nadia Murad a offert au Prince une poterie confectionnée par une femme yézidie et recouverte d’un poème. Ainsi qu’un exemplaire de son livre: Pour que je sois la dernière.

 

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