"Il a acheté ma fille pour 120.000 euros": depuis Monaco, elle raconte son divorce cauchemardesque avec l’ex-gendre de Poutine

Zhanna Shamalova a rencontré le gendre de Poutine à Monaco et l’a épousé en seconde noce. Une idylle de courte durée qui a viré au cauchemar. Elle raconte...

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Eric Galliano Publié le 06/06/2023 à 08:21, mis à jour le 06/06/2023 à 13:47
Zhanna Shamalova n’a pour seule photo d’Anna, cette fille dont elle revendique les droits maternels, qu’un cliché d’échographie. Photo E.G.

Elle partage sa vie entre Londres et la Principauté. C’est d’ailleurs "ici, à Monaco", que Zhanna Shamalova affirme avoir rencontré son second époux. "Par l’entremise d’amis en commun", raconte cette Roumaine de 45 ans. Déjà marié lui aussi, le beau milliardaire russe n’a pas hésité, pour elle, à rompre ses premières noces avec Katerina… La fille cadette de Vladimir Poutine.

Voilà comment Zhanna est devenue officiellement, en 2018, la seconde femme de Kirill Shamalov, l’ex-gendre de l’actuel maître du Kremlin (contacté, l’avocat moscovite de Kirill Shamalov n’a pas donné suite à notre sollicitation., ndlr). Pour le meilleur et pour le pire. Car l’idylle aura été de courte durée. "Un soir il a rencontré une fille dans un karaoké, souffle Zhanna. Il n’est jamais rentré à la maison…" Elle explique l’avoir "attendu un mois" durant dans leur résidence moscovite. "Finalement, en juin 2021, je suis partie pour Monaco."

"Dans le top 10 des personnes les plus recherchées en Russie"

L’histoire aurait pu s’achever par un banal divorce. Il a d’ailleurs été prononcé en décembre 2022 par la justice russe. Mais ce serait sans compter sur l’influence que l’ex-gendre de Poutine semble toujours avoir dans ce pays. Zhanna ne peut d’ailleurs pas y retourner: "Trop dangereux, assure-t-elle. Je ne veux pas prendre le risque de finir en prison. Un mandat d’arrêt a été délivré contre moi. Il est affiché dans tous les commissariats de Moscou. Aujourd’hui, je suis dans le top 10 des personnes les plus recherchées en Russie", affirme la jeune femme.

Son crime? "Désinformation" et "atteinte à la vie privée". Tel est en tout cas l’objet de la plainte déposée contre elle par Kirill Shamalov. Car Zhanna n’a pas hésité à livrer sur le plateau d’un célèbre talk-show de la télévision russe les détails de l’enfer judiciaire que lui faisait vivre l’ex-gendre de Poutine. "Dans notre contrat de mariage, il est prévu qu’en cas de divorce, il me doit 60 millions de dollars. Comme il ne veut pas payer, il a d’abord essayé de faire annuler notre mariage pour que le jugement de divorce tombe à l’eau. Mais comme il n’y est pas arrivé, c’est mon premier divorce qu’il a ensuite essayé de faire annuler avec la complicité de mon premier époux. Celui-ci est venu devant les tribunaux avec des certificats médicaux en affirmant qu’il ne se souvenait pas d’avoir divorcé avec moi… Il a même oublié que lui aussi, il s’est remarié depuis!"

"Il a acheté ma fille pour 120.000 euros"

À la terrasse de ce café monégasque où nous l’avons rencontrée, Zhanna Shamalova en sourirait presque si ce mauvais vaudeville russe n’avait pas pris une tout autre tournure. "Il a kidnappé ma fille", accuse la jeune roumaine. Avant qu’elle et Kirill Shamalov ne se déchirent, le couple voulait faire un enfant. "Comme je ne pouvais pas le porter pour des raisons médicales, nous avons eu recours à un service de procréation assistée", explique-t-elle. Une mère porteuse en l’occurrence. Rien d’illégal en Russie où ce type de prestations est d’ailleurs encadré. "Les futurs parents ne doivent pas avoir de contact avec la mère porteuse et celle-ci peut renoncer jusqu’au dernier moment à confier l’enfant", détaille Zhanna, qui affirme avoir dûment signé le contrat et payé seule la prestation.

"Au bout de 36 semaines de grossesse, un jour j’ai reçu une lettre m’annonçant que le contrat avait été rompu." Cette mère aux droits déchus accuse son mari d’avoir "acheté sa fille au travers de la mère porteuse pour 10 millions de roubles, un peu moins de 120.000 euros".

Le fait est que la petite Anna est née le 6 octobre 2021… dans la polyclinique du département des affaires présidentielles de la Fédération de Russie. C’est ce que précise l’acte de naissance. Le document mentionne Kirill Shamalov comme étant le père. Mais la case dédiée à la mère est désespérément vide. Ni le nom de la mère porteuse, ni celui de Zhanna, n’y figurent.

Anna, née de mère inconnue... à la clinique présidentielle russe

Pour l’administration russe, la petite Anna est ainsi née de mère inconnue! Pour la récupérer Zhanna, qui n’a d’elle qu’un cliché pris lors d’une échographie, se dit prête à se "battre jusqu’au bout". Et même à renoncer aux 60 millions du divorce. Elle a entamé une ultime procédure devant l’équivalent de notre Cour de Cassation et veut continuer de "croire en la justice" de son pays. Même si elle le sait, son ex-mari est "un homme puissant": "Il a beaucoup de connexions." En dépit de son divorce avec la fille cadette du maître du Kremlin. "Son père est l’un des meilleurs amis de Vladimir Poutine." Et ce n’est pas la dernière conquête de Kirill Shamalov, la fille d’un colonel du FSB (l’ex KGB), qui risque d’éroder son influence.

"C’est d’ailleurs aussi pour me protéger que j’ai décidé de médiatiser mon histoire", reconnaît cette mère aux droits déchus qui avoue ne pas vraiment savoir si elle est en danger ou pas. Ce qu’elle sait en revanche, c’est que la petite Anna va grandir: "Un jour, elle demandera qui est sa maman et je ne veux pas qu’elle puisse avoir l’impression que je l’ai abandonnée. On me l’a enlevée et je me battrai jusqu’au bout pour la récupérer."

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