L'appel à la solidarité de la médaillée olympique Marlène Harnois après l'incendie d'un immeuble à Roquebrune-Cap-Martin

La médaillée olympique de taekwondo aux JO de Londres en 2012, Marlène Harnois, est l’une des sinistrés de l’immeuble Riva Bella dévoré par les flammes à Roquebrune. Elle raconte une nuit d’enfer et appelle à soutenir ses voisins.

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Thomas Michel Publié le 03/02/2022 à 08:35, mis à jour le 03/02/2022 à 12:38
Dix personnes ont été évacuées dans la nuit de dimanche à samedi, alors qu’un feu violent dévorait les étages par le haut. La grande majorité a été relogée en urgence. Photo DR et Cyril Dodergny

"Je vais bien. C’est un mégatraumatisme mais je suis tellement contente d’être en vie. Un peu par miracle..." Au bout du fil, Marlène Harnois garde le sourire, regarde de l’avant.

Une faculté de résilience qui n’est pas donnée à tout le monde mais la médaillée olympique de taekwondo, en 2012 à Londres, a le cuir épais.

"Toute ma vie j’ai été formée à gérer le stress. Avant les JO de Pékin 2008, j’avais fait un stage avec le GIGN. Et avant ceux de Londres en 2012, avec le 3e Régiment étranger d’infanterie (REI) en Guyane, dans la forêt équatoriale."

Si Marlène a accepté de témoigner, c’est surtout pour les autres. Ces familles relogées dans l’urgence après avoir tout perdu, ou presque, dans l’incendie qui a ravagé le Riva Bella, dans la nuit de dimanche à lundi à Roquebrune Cap-Martin.

"Nous n’avons pas tous la même force"

"J’ai des amis et voisins qui sont sous le choc, au bord du burn out. Chacun n’est pas armé de la même manière pour faire face à un tel événement. Il faut qu’un soutien psychologique soit mis en place", implore l’ambassadrice de l’ONG monégasque Peace & Sport, habituée à tendre la main et aujourd’hui elle-même dans le besoin. "J’ai passé ma vie à m’engager dans des actions humanitaires, à intervenir dans des zones de conflit. Et là, je suis dans la position inverse..."

Celle d’une femme qui a perdu tous ses biens matériels et affectifs et fait face, mais craint que d’autres n’en souffrent à jamais. "J’ai appris que la première chose à faire dans une gestion de crise, c’est de s’ancrer dans le présent. La deuxième, c’est de se concentrer sur ce que l’on peut contrôler. Je suis déjà en train de penser à la suite, mais nous n’avons pas tous la même force."

Pour ses voisins qui ne sont pas armés comme elle face à une telle tragédie, Marlène Harnois réclame un "soutien psychologique" Photo DR et Cyril Dodergny.

Alors Marlène Harnois s’érige en porte-parole de ses voisins qui, les semaines à venir, devront faire le deuil de souvenirs chers, retrouver un logement, engager de fastidieuses démarches pour refaire leurs papiers d’identité, racheter des vêtements...

Le tout dans l’attente des résultats d’une enquête dont seul l’aboutissement déclenchera les mécanismes d’assurances. Des obstacles pour certains, des montagnes pour d’autres. D’autant que le responsable du syndic, Hervé Vialonga, l’annonçait ce mardi dans nos pages: "La suite va être longue. Moins de deux ans on ne sait pas faire".

Alors Marlène Harnois vous appelle vous, lecteurs de Nice-Matin, à démontrer une nouvelle fois votre sens de l’entraide en nous contactant par mail à monaco@nicematin.fr pour proposer un coup de main à ces familles.

"Je suis touchée"

Marlène, elle, a été submergée par une vague "de soutien et d’amour". Il y a eu d’abord les coups de fil réconfortants de la "famille" Peace & Sport, son président Joël Bouzou en tête.

Puis la main tendue de sa meilleure amie et ancienne collègue de promotion à l’Université internationale de Monaco, Victoria Logvinsky, qui l’héberge pour ces prochaines semaines au Larvotto. "Quand tu perds tout, tu vois l’essentiel. Les gens autour de toi. Elle a appelé toutes ses amies pour leur donner ma taille et tout le monde dépose des sacs d’affaires", s’étonne encore la coquette championne.

"Yannick et Olga de Maison NOIR m’ont aussi déposé des affaires avec un post-it en forme de cœur et un petit mot... Une dame a même pensé à me racheter des chaussettes, c’est bête mais je n’en avais plus. Le jeune fils de Victoria m’a aussi offert un paquet de bonbons ‘‘Happy Life’’. Je suis touchée, je n’ai pas demandé qu’on m’aide", confie Marlène comme pour rappeler que la moindre attention résonne en elle. Et qu’elle espère que les personnes délogées sont aussi bien entourées.

"La suite" promet "d'être longue" pour les sinistrés. Photo DR et Cyril Dodergny.

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