Plus de cinquante ans après le programme Apollo 11, qui avait permis à Neil Armstrong et « Buzz » Aldrin de fouler la surface lunaire pour la première fois, la NASA planche ardemment sur un programme de retour sur la Lune. Nom de code : Missions Artemis (lire ci-dessous). Objectif : mener une campagne de missions d’exploration habitées sur la Lune puis, un jour, sur Mars. Dans cette optique, des appels d’offres ont été lancés pour s’adjoindre les services de sociétés commerciales à la pointe des nouvelles technologies.
En fin de semaine dernière, la start-up aérospatiale américaine Venturi Astrolab, basée à Los Angeles, présentait ainsi son nouveau rover non pressurisé, " modulaire et interplanétaire", baptisé FLEX (Flexible Logistics and Exploration) et capable d’embarquer deux astronautes comme de collecter, transporter et déposer des charges diverses.
Un engin qui doit permettre à Venturi Astrolab de devenir « l’UPS, le FedEx et l’Uber de la Lune », selon son p.d.-g. Jaret Matthews, cité dans le magazine américain spécialisé The Verge. " Pour que l’humanité puisse réellement vivre et fonctionner de manière durable en dehors de la Terre, il doit exister un réseau de transport efficace et économique sur la Lune ", précise aussi Astrolab via communiqué.
Monaco au coeur d'une task force internationale
Car atteindre la Lune n’est plus un casse-tête en 2022. Aujourd’hui, le défi est de s’y installer et optimiser la fréquence de son ravitaillement et la manutention sur place. " Des entreprises comme SpaceX et Blue Origin résolvent le problème du transport longue distance, et nous voulons résoudre le problème du transport local ", précise Jaret Matthews, rappelant que " le temps des astronautes est la ressource la plus précieuse au monde et leur sécurité est une préoccupation majeure ". Pour remporter l’appel d’offres de la NASA, Venturi Astrolab a ainsi décidé de bâtir une task force internationale. C’est là qu’interviennent Monaco et le groupe Venturi.
Voilà vingt ans que la société de Gildo Pastor innove dans le domaine des véhicules électriques sur Terre. Après avoir fait tomber des records du monde de vitesse avec ses voitures (VBB-3) et motos électriques (Voxan Wattman pilotées par Max Biaggi), Venturi équipe depuis peu la station polaire Princess Elisabeth avec sa navette Antarctica. Un engin électrique révolutionnaire par son autonomie - en voie de commercialisation - et hautement résistant au froid polaire. Autant de rampes de lancement pour le pionnier Gildo Pastor qui confiait à Monaco-Matin en décembre 2019 que, enfant, il construisait déjà des voitures Lego taillées pour l’espace.
Des batteries électriques développées par Venturi
Début mars, le consul général de Monaco à New York évoquait justement dans nos colonnes son " partenariat stratégique " avec Venturi Astrolab, société 100 % américaine dans laquelle il ne possède aucune part. Venturi Astrolab espérant fournir ses véhicules à la NASA, là où les ingénieurs du groupe Venturi développeraient à Monaco toute une série d’équipements. " Les batteries et les matériaux fonctionnant et résistant à des températures négatives extrêmes, les panneaux solaires, les roues déformables, les systèmes de contrôle électrique des véhicules et l’intégration des facteurs humains pour des rovers planétaires ", énumère-t-on chez Venturi.
" Les gens vont vivre plus longtemps sur la Lune "
En attendant que la NASA choisisse ses futurs partenaires, Venturi Astrolab réalise des tests de son rover dans le désert californien. Aux commandes, un ancien astronaute, Chris Hadfield, premier Canadien à avoir commandé la Station spatiale internationale (2012-2013).
" Alors que nous passons de l’ère Apollo, qui était axée sur l’exploration pure, à aujourd’hui, où les gens vont vivre plus longtemps sur la Lune, l’équipement doit changer, commente le désormais membre du conseil consultatif d’Astrolab. Lorsque nous nous installons quelque part, nous n’avons pas seulement besoin de transporter des personnes d’un endroit à l’autre, mais aussi de déplacer du matériel, des cargaisons, des équipements de survie, etc. Et tout cela dépend de la mobilité. "
Le slogan de Venturi Astrolab ? « Plus on monte haut, plus on regarde loin. »
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