Concrètement, pour que le chantier suive son cours, les équipes d’Iter devront fournir des données complémentaires, portant notamment sur l’assemblage de la chambre à vide du tokamak. "Une revue de conception approfondie me semble devoir être réalisée avant que vous nous sollicitiez à nouveau l’autorisation d’engager l’assemblage", a fait ainsi savoir Bernard Doroszczuk, le président de l’ASN.
"Dans le cadre de cette procédure visant à garantir la sûreté de l’installation, l’ASN a défini plusieurs « points d’arrêt", tempère de son côté la direction d’Iter. Pour que ces différents points d’arrêt puissent être levés, Iter doit démontrer la sûreté des éléments concernés et recevoir l’autorisation de l’ASN ».
"Pas d’incidence sur le planning de l’assemblage"
Comme souvent avec ce projet hors norme, tout se joue au millimètre près. "Il y a en effet des légères déviations entre une pièce d’assemblage de la chambre à vide telle qu’elle existe et telle qu’elle a été prévue", illustre pour Var-matin Robert Arnoux, responsable de la communication chez Iter. Mais pas de quoi s’inquiéter selon lui puisque le "soudage n’était pas prévu avant deux ou trois mois". D’ici là, assure-t-il, "on aura démontré à l’ASN que cette opération peut se réaliser sans problème. Ca fait partie de la vie quotidienne d’une installation nucléaire."
Selon l’ASN, "l’exposition des travailleurs dans les locaux attenants au bâtiment nucléaire doit être réévaluée avec des hypothèses réalistes et prudentes". Mais à ce jour, tempère-t-on toujours chez Iter, les demandes du garant de la sûreté nucléaire français n’ont "pas d’incidence sur le planning de l’assemblage de la machine."
La guerre en Ukraine n’aurait pas non plus de conséquence sur le programme Iter. "Beaucoup de médias se sont étonné qu’on ne publie pas de communiqué en dénonçant l’invasion russe. Mais Iter, rappelle Robert Arnoux, ce n’est pas une collaboration avec Russie. La Russie fait partie intégrante du projet, au même titre que l’Europe et les autres pays partenaires."
D’un point de vue plus technique, le chantier ne sera pas retardé non plus par d’éventuels problèmes logistiques. "La Russie nous livre bien des « bustbar" ( barres d’aluminium qui servent à transporter le courant), mais elles arrivent par camion et ces derniers ne transitent pas par l’Ukraine, mais par la Biélorussie et la Pologne ».
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