On a beau s'y attendre, il y a toujours quelque chose de surprenant cette saison dans la manière de gagner des Monégasques. On est préparé, mais surpris à chaque fois. Un chiffre en particulier marque les esprits : 75 buts en 25 journées. Gargantuesque. Après en avoir pris 7 à Saint-Symphorien, Metz s'est acquitté de la TVA au retour en en prenant 5. Il a beau faire 15 degrés en Principauté, la destination ne fait pas rêver les pensionnaires de la L1. C'est peu dire.
Au Louis-II, la moindre erreur de l'adversaire est sanctionnée. Avec un brin d'insolence en plus. A 18 ans, Mbappé s'est offert son premier triplé en L1 (7', 20', 50') après avoir déjà frappé trois fois contre Rennes en Coupe de la Ligue. Le minot, qui a gagné la Coupe Gambardella en 2016, en est à 11 buts toutes compétitions confondues. A côté de lui hier, Falcao, de 13 ans son aîné a claqué deux fois (10', 55'). Au bout de deux courses au premier poteau. L'instinct du buteur dans toute sa classe.
Très tôt, on a compris que tout allait beaucoup trop vite. On jouait la quarantième minute. Didillon, le gardien de Metz qui en avait déjà pris trois dans le buffet (Mbappé 7' et 20', Falcao 10'), demandait en langage des signes à ses partenaires de "calmer le jeu". Entre les lignes : « Les gars, faut en garder sous le pied sinon je vais en prendre douze ». Il ne l'a pas dit, mais on est quasiment certain qu'il l'a pensé. Une anecdote qui suffit à résumer le match au final, pour une partie gagnée dès le coup d'envoi, tant Metz n'a rien montré. De peur de se faire punir, les Lorrains pensaient qu'une défense stable et appliquée allait suffire à ne pas prendre la foudre. « Vous savez, entre ce qu'on veut faire, et ce qu'on peut faire... face à une équipe comme Monaco, c'est compliqué. On ne joue pas dans le même championnat », avouait fataliste Philippe Hinschberger, coach de Metz.
Rivierez plombe l'ambiance
Face à ce Monaco taillé pour ramener, non pas un, mais des trophées, il en faut évidemment bien plus. En deux passes, Joao Moutinho, qui remplaçait Bakayoko au milieu, a fait sauter le verrou en mousse messin. La suite ? Une succession d'actions brillantes et justes. Avec une possession de balle largement monégasque, il a suffi à chaque fois d'une ou deux passes en première intention pour déstabiliser l'adversaire. Bien que remanié, le collectif de Jardim a montré qu'il savait parfaitement dicter le tempo d'une rencontre qui lui était promise. Des changements de rythme destructeurs. « On a l'impression que cette équipe peut marquer sur chaque accélération », jurait l'entraîneur lorrain. Beaucoup plus souriant que Jardim. Il faut dire que la blessure de Boschilia sur un tacle de Rivierez a franchement plombé l'ambiance. « Je pense que c'est très grave. Sûrement les ligaments. Il ne pourra peut-être plus jouer jusqu'à la fin de saison, lâchait-il. C'est un joueur important dans la rotation qui peut évoluer à plusieurs postes. J'aurais préféré gagner qu'1-0... mais que Boschilia ne se blesse pas. »
Engagé dans quatre compétitions, Monaco a fait la différence jusqu'ici grâce à sa profondeur de banc. Un banc, qui a perdu un homme important. Passeur décisif hier et auteur de 8 buts toutes compétitions confondues cette saison.
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