PHOTOS. L'école des commissaires de piste à l'épreuve de la Covid

Récit en images. A six semaines du départ du Grand Prix Historique, qui lancera un mois de compétition en Principauté, 673 commissaires de pistes ont passé les tests obligatoires ce week-end.

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Marie Cardona Publié le 14/03/2021 à 17:33, mis à jour le 14/03/2021 à 16:36
Les commissaires se sont exercés en situation réelle. Photo Jean-François Ottonello

C’est une tradition à l’Automobile de Monaco (ACM). Un passage obligé pour les nouveaux comme pour les anciens. Le temps d’un week-end, le chapiteau de Fontvieille s’est transformé en piste éphémère pour accueillir les quelque 673 hommes et femmes qui assureront la sécurité lors des trois rendez-vous sportifs à venir : le Grand Prix Historique du 23 au 25 avril, le E-Prix le 8 mai et enfin le Grand Prix de Formule 1 du 20 au 23 mai prochains.

Des éditions particulièrement attendues par les passionnés de F1, privés de spectacle en 2020 en raison de la pandémie de la Covid-19.

Alors cette année, l’ACM a veillé au respect strict des règles sanitaires et ce, dès le stage de formation des commissaires de course ce week-end : test PCR exigé à l’entrée, gel hydroalcoolique partout, masques obligatoires, cheminement fléché entre les différents ateliers.

Protocole rigoureux

"Nous avons mis en place un système informatique qui nous permet de savoir combien de personnes se trouvent sur site et dans chaque atelier en temps réel", explique Jean-Michel Matas, commissaire général adjoint en charge du corps des commissaires. Objectif : respecter la jauge de fréquentation autorisée.

Un protocole rigoureux pour lequel l’organisation a fait appel à une cinquantaine de personnes supplémentaires pour assurer l’encadrement de ce week-end mais également des trois grands prix à venir.

Cette année, 69 nouveaux bénévoles sont venus rejoindre la grande équipe des "anges gardiens" de la piste. Des hommes principalement, mais aussi des femmes, âgés de 18 à 50 ans, passionnés d’automobile mais surtout en bonne condition physique.

Des candidats plus difficiles à recruter cette année, car il a fallu faire sans les bénévoles étrangers, interdits de voyager en raison de la crise sanitaire. "Habituellement nous avons une quarantaine de commissaires italiens, belges ou anglais. Mais leur venue étant trop incertaine en raison de la Covid-19, nous avons décidé de faire sans eux cette année. Les fédérations avaient été prévenues."

"Ça brûle là ! Go, go, go. On protège le pilote." À quelques mètres du chapiteau de Fontvieille, sur le quai Jean-Charles Rey, une formule 1 est en feu. L’exercice est bien connu des hommes qui se sont confrontés avant-hier à cet atelier incontournable du week-end de formation des commissaires de pistes. "Il y a toujours une petite appréhension mais on est rodés", confirme Thierry Risposi, 48 ans, commissaire de course depuis 2006. L’après-midi, c’était au tour des nouvelles recrues de faire leur baptême du feu. Lors des courses, ces bénévoles sont bien entendu entourés de pompiers professionnels. "Trois équipes sont mobilisées pour intervenir sur le parcours", note le sergent Fabrice Matge. Photo Jean-François Ottonello.
Comme chaque année, le stage est divisé en plusieurs ateliers. Maniement du drapeau, intervention sur les véhicules ; obstacles… les exercices imitent les situations réelles. Avec un maître mot martelé tout au long de la formation : garder l’œil sur les bolides qui fileront bientôt à quelques pas de ces "anges gardiens" de la piste. "Nous n’avons pas le droit à l’erreur, rappelle Jean-Michel Matas, commissaire général adjoint de l’ACM,en charge du corps des commissaires. C’est la sécurité qui prime, que ce soit pour les pilotes, le public mais aussi les bénévoles qui interviennent sur le circuit." Sécurité sanitaire aussi, puisque les bénévoles devront composer avec un nouvel accessoire indispensable cette année : le masque. Et ce, quelle que soit l’intervention. Photo Jean-François Ottonello.
Opération délicate sous le chapiteau de Fontvieille : l’extraction du pilote, encore conscient. Une fois le casque et le volant retirés, il faut maintenir le cou pour éviter d’aggraver les éventuelles lésions. Une intervention risquée pour laquelle seuls les sapeurs-pompiers de Monaco sont habilités. "En plus des trois équipes “feu” mobilisées sur le circuit, trois autres sont dédiées aux opérations d’extraction, détaille le sergent Fabrice Matge. En tout, ce sont les trois quarts de l’effectif de la caserne de Monaco qui sont mobilisés lors des grands prix. Afin d’assurer les interventions sur le territoire de la Principauté pendant les périodes de courses, nous recevons le renfort des collègues du département des Alpes-Maritimes." Photo Jean-François Ottonello.
Avec 52 années de grands prix au compteur, Jean-Luc Filippi est l’un des plus anciens bénévoles. Connu de tous sous le surnom de "Doc" - pour sa ressemblance capillaire avec le docteur Emmett Brown dans Retour vers le futur -, il est un vrai passionné de sport auto. "Lorsque j’étais au lycée à Monaco, je faisais tout pour voir les voitures du Grand Prix, quitte à sécher les cours", s’amuse-t-il. Après avoir commencé comme simple commissaire de course, il œuvre depuis 35 ans en tant que "Radio Alpha" auprès des camions-grues, chargés d’enlever les véhicules en panne ou accidentés sur le circuit. A la tête une collection d’anciennes voitures de sport, il aime aussi les reproduire en maquettes au format 1/8. "Je recrée toutes les pièces à l’identique, dans leurs matériaux d’origine." Une minutie qui lui a valu la médaille d’or au championnat d’Europe du maquettisme en 2001. Après une édition 2020 annulée pour cause de crise sanitaire, Jean-Luc Filippi se réjouit de retrouver les bords de la piste. "Habituellement, on sent l’ambiance monter au fil des jours jusqu’à l’explosion finale de jour du Grand Prix. On espère bien le vivre de la même manière cette année malgré la covid. On aura au moins la chance de pouvoir revoir les voitures." Photo Jean-François Ottonello.
Le Grand Prix historique, le ePrix et le Grand Prix de Formule 1 pourront-ils, et dans quelles conditions, accueillir le public ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres, alors que les tribunes sont en cours de montage et que la billetterie ouverte. "Les tribunes sont effectivement en cours de montage car il faut toujours s’y prendre à l’avance. Mais les conditions d’accueil du public dépendront de l’évolution de la situation", a expliqué le ministre d’État, Pierre Dartout, lors de sa visite sur site samedi. Quand les fans de sport auto pourront-ils attendre une décision officielle ? "Sauf dégradation subite de la situation, l’annonce sera faite dans un délai raisonnable. On y réfléchit. Plusieurs scénarios sont possibles", affirme le ministre d’État, sans pouvoir en dire plus pour l’heure. "La priorité reste que les trois grands prix aient lieu", rappelle Patrice Cellario, conseiller de gouvernement - ministre de l’Intérieur. Photo Jean-François Ottonello.

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