Philippe Verdier créateur de la No Finish Line à Monaco, est un spécialiste des courses d’ultrafond de plus de 100km. À 59 ans, le dirigeant de Gramaglia Assurances tient encore la route.
Phillippe Verdier est aujourd’hui l’un des trois meilleurs mondiaux de sa catégorie d’âge 50-59 ans.
Il arpente le monde entier depuis plus de 20 ans maintenant, pour prendre part aux plus belles et aux plus folles courses qui font la beauté de ce sport.
Entretien exclusif avec le créateur de la No Finish Line qui se tiendra à Monaco du 13 au 21 novembre prochains.
Racontez-nous comment vous est venue cette idée de la No Finish Line?
En 1998, lorsque j’étais à la Jeune Chambre Economique de Monaco, il y a eu une idée de dédier une journée universelle aux droits de l’enfant. Il fallait créer des événements pour que cette demande soit acceptée par l’ONU. J’ai proposé au conseil d’administration un projet avec un circuit ouvert 24h sur 24h pendant plusieurs mois à Monaco, avec toujours a minima une personne qui marche ou qui court. Cette proposition a été choisie avec un format adapté non-stop de 8 jours sur un circuit fermé en Principauté. C’est ainsi que la première édition de la No Finish Line a vu le jour en novembre 1999.
Est-ce que ceci a été reconnu à l’international?
Malheureusement non, cela n’a jamais été présenté à l’ONU car seulement une trentaine de pays avait soutenu cet événement. Il aurait fallu que 100 pays soutiennent l’événement. La Jeune Chambre devait intervenir auprès des dirigeants des États, mais ça n’a pas suffi.
Vous êtes à côté de ça un athlète hors pair avec un nombre incalculable de courses d’ultrafond à votre actif…
J’ai fait ma première course d’ultrafond en 2000, il y a 21 ans de cela. Je me suis aperçu que
j’étais bon, et que je pouvais faire quelque chose. À l’époque je finissais dans le top 15 de toutes les grandes courses. Comme par exemple la mythique Badwater aux États-Unis, décrite comme la course la plus dure au monde avec sa Vallée de la mort où j’ai terminé à la 4e place.
Un tel niveau à 59 ans demande énormément d’entraînement?
Avec l’expérience accumulée, et au fil du temps, je me suis rendu compte qu’en m’entraînant correctement et pas de façon très intense, je pouvais bien m’entretenir et continuer à rivaliser. Je fais 20 kilomètres par séance, et je m’entraîne quatre fois par semaine environ. Aujourd’hui sur des courses comme le Spartathlon, j’arrive encore à être bien au niveau du classement international par rapport à tous ces champions, avec une récente 14e place. J’affronte des athlètes de tout âge. La dernière course que j’ai perdue, c’était contre un jeune britannique de 25 ans. Jeune ce n’est pas non plus le meilleur âge dans cette discipline. La moyenne d’âge idéale c’est entre 35 et 45 ans.
Comment expliquez-vous cette passion de la course?
Je n’aime pas courir il faut le savoir. Je préfère faire du ski, de la planche à voile ou du surf. Ça m’éclate. Je fais ces marathons car j’ai des qualités et des résultats qui suivent. Je suis capable de m’arrêter des mois, et ça ne me manquera pas. Mais ça me permet aussi de faire des courses fantastiques aux quatre coins du monde entier, tout en voyageant. Quand je vais dans une ville que je ne connais pas, je mets des baskets et je visite en courant. Ça permet de découvrir d’une autre façon ces endroits.
Comment envisagez-vous l’avenir?
J’ai des projets futurs dans tout ce qui est organisation des courses. C’est bien avancé, avec des personnes qui m’ont contacté pour organiser des courses aux îles Canaries, et dans des déserts.
Petit à petit je bascule vers la transition. L’année prochaine pour mes 60 ans, je veux m’offrir la Western States en Californie. Elle fait partie des trois plus belles courses aux États-Unis, et je ne l’ai encore jamais faite.
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