Monaco voit plus loin

L’OGC Nice a trois matchs abordables (Metz, Brest, Toulouse) avant la trêve pour sauver les apparences et redonner un coup de fouet à ses ambitions. Le temps presse...Vainqueur à Toulouse (2-1), la lanterne rouge, sans être brillant, Monaco reste malgré tout très loin du podium et souhaite faire le plein jusqu’à la trêve de Noël. Demain, Amiens débarque

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Vincent menichini et William humbersetMathieu Faure Publié le 06/12/2019 à 10:19, mis à jour le 06/12/2019 à 10:19
PQR/Le Progrès

Lors de sa première saison sur le banc niçois, Patrick Vieira avait bâti une équipe solide qui gagnait la plupart de ses matchs sur le score de 1-0. Ce n’était pas spectaculaire mais d’une grande efficacité. Les temps ont changé. Le Gym encaisse des buts à la pelle (18e défense de Ligue 1). S’il marque davantage (21 buts), il traverse la plupart des rencontres sur un fil, sans maîtrise et sans cohérence. A Saint-Etienne, le nouveau schéma tactique (4-3-3 avec ballon, 4-4-2 sans) n’a offert aucune garantie. Vieira, qui ne fuit pas ses responsabilités, cherche des solutions depuis des semaines, en vain. Son groupe ne l’a pas lâché, en témoigne le sursaut contre Angers, tout comme ses dirigeants qui n’ont absolument pas activé la piste d’un éventuel remplacement et persistent à penser qu’il est l’homme de la situation.

Pourtant, les semaines passent et Nice continue de s’enfoncer au classement (14e, à cinq points du 18e et cinq du 4e). Vieira peut-il inverser le cours des choses ? L’état-major niçois y croit, ne l’imagine pas ailleurs et encore moins de le licencier, ce qui coûterait une coquette somme.

L’intérêt d’Arsenal est bien réel, mais le « board » du club londonien ne se précipitera pas sur le dossier de son futur entraîneur. Freddie Ljungberg assure l’intérim depuis le licenciement d’Unai Emery.

Vieira, qui dispose d’une très bonne cote loin de Nice, où les supporters sont de plus en plus virulents à son sujet, répète que rien n’est fondé et qu’il est à fond dans le projet INEOS, malgré les difficultés rencontrées. A New-York, il avait adopté cette même stratégie de communication lorsque les discussions entamées avec les dirigeants niçois avaient fuité dans les médias.

Pour chasser la crise et retrouver un soupçon de sérénité, Nice et Vieira n’ont d’autre choix que de remporter leur match contre Metz, ramener quelque chose de Brest et battre Toulouse avant la trêve. Sept points sur neuf et on oublie tout ? C’est un peu ça l’idée.

On dit que les absents ont toujours tort. Stanley Nsoki avait plutôt des allures de grand gagnant de la soirée à Geoffroy-Guichard. La recrue débarquée du PSG avait été laissée sur le banc par Patrick Vieira après diverses erreurs individuelles commises contre Bordeaux (1-1), à Lyon (1-2) et face à Angers (3-1). Opter pour la paire Sarr-Lloris n’était pas foncièrement une forme de désaveu, d’autant que le dernier cité a été le meilleur défenseur contre St-Etienne. Mais laisser Nsoki de côté pour relancer Coly, si.

C’était une décision forte de l’entraîneur, et tout aussi risquée. C’est devenu un pari perdu au fil de la nouvelle prestation ridicule de Racine Coly. Très probablement sa dernière tant les ratés du Sénégalais n’ont pas fait sourire en haut-lieu. Jean-Pierre Rivère et Bob Ratcliffe ont quitté le Forez sans aucune déclaration mais décontenancés par le niveau de certains.

D’ici-là, Vieira devrait choisir entre Sarr et Nsoki pour les trois derniers matchs de la phase aller (Metz, à Brest, Toulouse). Deux très jeunes joueurs en manque de confiance et de prestations convaincantes à gauche, et qui préfèrent jouer dans l’axe. Les deux profils se ressemblent sur plusieurs points mais, en interne, le potentiel est considéré supérieur chez l’ex-Parisien. Encore une fois victime de manques de concentration et d’excès de facilité à Geoffroy-Guichard, Malang Sarr se dirige vers une triste fin d’aventure avec le Gym. Libre de signer où il veut dès janvier prochain, l’international espoirs né en 1999 était l’exemple de la formation niçoise. Envisagée il y a encore quelques semaines, la prolongation de l’aventure commune ne présenterait aujourd’hui plus aucun intérêt pour les deux camps.

En ne recrutant pas de spécialiste au poste d’arrière gauche, les dirigeants niçois se sont trompés. C’est également valable pour Vieira qui n’était pas vraiment emballé par le profil de Dalbert. Lors du prochain mercato hivernal, Nice va rectifier le tir et prendre un latéral de métier. Le Gym devrait également se renforcer au milieu avec un joueur capable de mettre davantage de densité physique.

A la cave depuis plusieurs semaines, Tameze est invité à trouver un nouveau point de chute, ce qui est également valable pour Walter, Coly, Srarfi ou encore Cardinale. En cas de bonnes opportunités, Danilo, qui ne s’est jamais imposé, ne sera pas retenu. Grâce à l’arrivée d’INEOS, le Gym disposerait d’une enveloppe conséquente (80-100 millions d’euros ?) en vue des deux prochains mercatos.

La victoire à Toulouse était obligatoire. Vitale. Indispensable.

Car s’imposer chez la lanterne rouge qui restait sur cinq défaites de rang était une condition sine qua non pour prétendre regarder vers le haut du classement.

C’est chose faite.

Sans la manière.

Pour la manière on va attendre un peu, chaque chose en son temps.

Malgré tout, l’ASM reste loin de ses objectifs dont le principal consiste à terminer sur le podium.

A trois matches de la trêve (Amiens, Angers et Lille), l’ASM affiche dix points de retard sur l’OM, deuxième, et quatre sur Bordeaux, troisième. C’est beaucoup et peu à la fois, d’autant plus que l’ASM compte un match en moins... même s’il s’agit du PSG.

Dès lors, Monaco n’a plus le choix d’ici la fin de l’année civile, il faut faire un carton plein. « Évidemment que nous avons conscience de notre retard sur le podium, a précisé Leonardo Jardim, hier, lors du point presse. On doit gagner des matches, travailler. Notre début de saison nous a fait prendre un grand retard qu’il faut maintenant rattraper. On doit battre Amiens chez nous pour nous rapprocher ».

Les Monégasques sont concentrés mais pas forcément inquiets à en croire Benjamin Lecomte, le portier. « Le classement n’est pas ce qui nous alerte le plus, il faut surtout faire des séries pour basculer dans la première partie de tableau. On avait l’obligation de gagner à Toulouse pour pouvoir envisager une deuxième partie de saison avec un beau challenge, c’est fait ». Monaco a souvent eu du mal quand il fallait confirmer. La venue des Picards, dans le dur en ce moment (trois défaites de rang), ne doit être ambitionnée que sous le prisme de la victoire même si les Amiénois, dont le match a été reporté mercredi en raison du brouillard, sont sans doute plus frais que les Asémistes.

Jardim : « Ils seront plus frais, c’est certain. Mais à Toulouse, on en a profité puisqu’on était plus frais en seconde période que Toulouse car on n’avait pas joué contre Paris le dimanche. Jusqu’à Amiens, on va surtout faire de la récupération ».

Même son de cloche chez Lecomte : « Oui, on l’a vu à Toulouse où on était plus frais après le report du match de Paris. Mais on a l’effectif pour gagner ces deux matches. A nous de faire le boulot. Le report du match du PSG a eu comme effet d’arriver à Toulouse plus frais mais on jouera les Parisiens deux fois en trois jours en janvier, peut-être qu’il aurait été mieux de les jouer maintenant ».

En attendant, on a observé quand même des choses intéressantes au Stadium.

La première, et c’est une nouveauté, Monaco a enfin trouvé le chemin des filets sans Islam Slimani, ce qui n’était jamais arrivé cette saison. « L’équipe a les joueurs pour marquer sans lui. A Toulouse, c’était l’occasion de montrer que l’on peut compter sur tout le monde, c’était déjà le cas face à l’OM en Coupe de la Ligue où Augustin et Keita Balde avaient fait le travail. Slimani est important, oui, mais les joueurs importants sont ceux qui sont disponibles pour jouer contre Amiens », poursuit Jardim puisque l’Algérien purgera son dernier match de suspension.

Autre nouveauté, les titularisations de Ballo-Touré et Aguilar sur les côtés au détriment de Gelson Martins et Gil Dias. « Ce sont des défenseurs purs, on avait sans doute besoin d’être plus équilibré à l’extérieur où on prenait beaucoup de buts. L’important c’est que tout le monde se sente concerné et réponde présent » a conclu le Portugais. Ce qui indique que ses deux compatriotes pourraient retrouver le onze de départ, demain.

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