Coincé entre la double confrontation face au Borussia Dortmund, le match de Dijon - dans le calme de 21 heures - n'avait pas vocation à déchaîner les foules. Pourtant, il fallait vraiment s'imposer pour garder une distance de sécurité sur les deux poursuivants (Paris-SG et Nice) qui, eux, continuent de garder en point de mire l'ASM semaine après semaine. Contrairement au club de la Principauté, les deux "dauphins" n'ont plus l'Europe au menu. C'est donc un vrai tour de force réalisé par les Monégasques, emmenés par un grand Falcao, qui ont su renverser un match mal embarqué après l'ouverture du score de Dijon peu de temps avant la mi-temps. A la 69e minute, avant que les visiteurs ne commettent une faute sur Lemar alors qu'il n'y avait aucun danger, on se demandait comment Monaco allait se sortir de ce bourbier. Et puis Falcao a rappelé pourquoi le club de la Principauté a misé 60 plaques sur lui en 2013. Un coup franc qui trouve la barre puis le dos de Reynet et permet à Dirar d'égaliser. Dix minutes plus tard, même endroit, même résultat. Seul le scénario change puisque le "tigre" griffe en solitaire. Une lucarne qui permet à l'ASM de poursuivre sa quête du titre de champion de France. Une semaine après Angers, Monaco a de nouveau été bousculé en championnat par une équipe de la seconde partie de tableau. Une fois de plus, Falcao offre les trois points - si ce n'est plus - à l'ASM. « C'est une individualité marquante » avoue Olivier Dall'Oglio le coach dijonnais, dans une forme d'hommage. Trois points qui peuvent tout changer car ils envoient un message très clair aux Parisiens et Niçois : les Monégasques ne lâcheront rien malgré la Ligue des champions. Oui, on a changé de braquet par rapport aux sorties de 2016, quand Monaco giflait tout le monde et carburait à plus de trois buts par match.
Il faut dire qu'avec déjà 53 matches au compteur, les moteurs commencent à surchauffer. Monaco doit donc gérer son effectif largement éreinté par l'accumulation des matches tout en gardant une efficacité maximale pour prendre des points. Hier, il a sans doute fallu puiser un peu plus dans les réserves pour s'employer mais une victoire comme celle-ci renforce l'unité d'un groupe. Il y a d'abord eu cette première période disputée sur un faux rythme et faussement maîtrisée (50% de possession et neuf corners, tous gâchés). A tel point que l'ouverture du score dijonnaise semblait presque logique après deux sérieux avertissements (Sammaritano et Diony). Pas certain que lancer Falcao à l'heure de jeu et passer à trois pointes était prévu mais dès la 60e, tous les joyaux offensifs de la Principauté étaient de sortie, autant dire que l'heure était grave. Un titre se gagne sur la régularité mais il peut se perdre à tout moment. Hier était l'un de ces moments. Finalement Dijon a reculé, incapable d'encaisser les vagues et l'égalisation de Dirar a tout changé dans les esprits. On saura mercredi soir si cette débauche d'énergie contre Dijon sera préjudiciable sur la scène européenne mais il reste quatre jours jusqu'à la réception de Dortmund pour bien récupérer. Et quand on gagne, surtout avec un tel scénario, on récupère plus rapidement. Quoi qu'il en soit, cette victoire restera celle de Radamel Falcao. En se montrant décisif sur deux coups-francs en 10 minutes dans un match aussi important, le Colombien a confirmé qu'il appartenait à la race des plus grands. Ceux qui changent le cours d'un match sur une action. Un geste. Ceux qui changent, aussi, le cours d'une saison. Ce matin, du haut de ses 18 buts en Ligue 1, Falcao porte l'ASM en haut de la Ligue 1. Dire qu'il y a un an, il moisissait à l'infirmerie de Chelsea. On est au-delà de la résurrection avec ce garçon. C'en est presque divin…
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