Monaco, champion du monde de football virtuel: et pourquoi pas?

Vous ne comprenez rien ou n'avez pas d'intérêt pour les jeux vidéos ? Sachez qu'une révolution est en marche. Le sport électronique est un vrai métier et l'ASM mise gros sur ce marché très porteur.

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Thomas Michel Publié le 01/10/2018 à 10:40, mis à jour le 01/10/2018 à 11:25
L'équipe d'e-sport de l'ASM Photo JFO

Oubliez l'image de l'ado boutonneux, irascible et solitaire, accroché à sa manette jour et nuit. Les jeux vidéos sont désormais plus qu'un hobby de garçonnière. Véritable religion en Asie, son berceau, le gaming offre aujourd'hui des perspectives de carrière dans le monde entier, y compris à Monaco.

Si les élus sont peu nombreux au regard des près de deux milliards d'utilisateurs de consoles de jeux dans le monde, certains champions du joystick empochent aujourd'hui des cachets annuels de plusieurs millions d'euros et jouissent d'un statut professionnel sur un marché en pleine expansion.

Plus communément appelé "e-sport", ce sport électronique est le dernier pari de l'AS Monaco pour doper son offre digitale et son image.

Objectifs: monétiser ses contenus sur les réseaux sociaux auprès de nouveaux sponsors mais aussi conquérir de nouveaux marchés et élargir sa communauté de - jeunes - fans à l'international. Accessoirement, garnir l'armoire à trophées du club.

Respecter l'écusson et insuffler des valeurs

Au cœur de l'été, le vestiaire virtuel de l'ASM s'est ainsi considérablement agrandi, pour passer de deux à huit joueurs chevronnés du sport électronique. Huit joueurs, un coach et un coordinateur dédié à la simulation automobile, pour quatre jeux: PES (simulation de football), NBA2K (basket), Gran Turismo (course automobile) et Rocket League (drôle de concept mêlant sport auto et foot).

Pour les driver lors de grands tournois internationaux - où l'ASM nourrit des ambitions -, le club de la Principauté a recruté un coach. Jérémy Girardot, alias le "Leonardo Jardim de l'e-sport ".

Un ancien vendeur de jeux vidéos de 32 ans, gaga de foot, qui a senti le vent tourner très tôt. "Je préfère parler de développement plutôt que de révolution dans l'e-sport. Il y a 14 ans, je m'attendais à ce que ça arrive. En tant que joueur, j'avais beaucoup de sensations à jouer contre d'autres et je me disais que c'était l'avenir du jeu vidéo et du développement d'internet."

Débauché au FC Nantes en septembre 2017, Jérémy est aujourd'hui le coach multi-casquettes de l'ASM, qui gère aussi les réseaux sociaux de l'équipe de France de foot, du jeu Fifa et de la console Xbox.

Un community manager connecté H24 qui entend insuffler des valeurs à son groupe. "C'est bien beau de défendre toute l'année un écusson mais il faut savoir ce que représente l'AS Monaco au niveau historique." Unique Forever…


Un double champion du monde comme locomotive

A l’image de Walid Tebane (ci-dessus), double champion du monde PES, les joueurs espèrent doper leur propre image avec le soutien de l’ASM. Photo JFO.

Réunies pour la première fois en marge du match ASM-Nîmes, les recrues e-sport ont visité le centre de La Turbie et le Louis-II et trouvé leurs repères collectivement. Une émulation censée former la pierre angulaire du projet.

"On a cherché des personnes compatibles", confie Jérémy Girardot, pas peu fier de compter un double champion du monde (2015-2016) dans son effectif. Walid Tebane, alias USMAKABYLE, "l’un des plus beaux palmarès du e-sport" qui, après s’être "égaré" une saison sur Fifa, revient pour tout casser sur PES. Un come-back vécu "sans pression" mais "avec envie".

Des passions telles que Slimane Saada (NBA2K), 25 ans, a lâché son poste dans la fonction publique pour se consacrer à 100% à l’ASM.

"Ça me prend 8 à 12 heures par jour. Pas seulement sur le jeu mais aussi en terme d’organisation", confie celui que le club a mis dans les meilleures conditions en recrutant le Belge Bryan Badjie.

"J’avais besoin d’un coéquipier pour l’aspect stratégie et tactique et c’est la seule personne que j’ai rencontrée en Europe qui arrive à me sortir de mes gonds quand on joue. On a eu uncoup de foudre amical à la finale du championnat de France."

À 26 ans, Thomas Masnière est passé par le karting et a grandi près des 24Heures du Mans – où il est toujours courtier.AMonaco, il espère que le Team Racing (Gran Turismo) pourra se mettre dans les roues du Grand Prix F1et du Rallye de Monte-Carlo.

Et pourquoi pas convaincre des écuries de plus en plus tournées vers les jeux vidéos, considérés comme la nouvelle antichambre du sport auto car moins coûteuse que le karting, plus sophistiquée et, paradoxe, plus réaliste…

"Je veux emmener ces jeunes pilotes à être hyperconnus et dire que Monaco est capable de créer les talents de demain."

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