Avant la rencontre, Oleg Petrov, le vice-président directeur général de l’ASM qui était du déplacement au Stadium hier, n’avait toujours pas digéré la défaite à Bordeaux il y a dix jours (2-1). La manière dont l’équipe s’est disloquée avait de quoi surprendre. Petrov va une nouvelle fois avoir sur le ventre la prestation contre Toulouse, dernier de L1 à l’agonie (6 défaites lors des 6 dernières journées). Une victoire 1-2 sur le fil, voire tombée du ciel tant Monaco a pataugé jusqu’au dernier quart d’heure où le match a fini par basculer avec les entrées de Gelson Martins, Fabregas et Baldé.
« Un succès à l’arrache c’est vrai », avouait Ben Yedder, grand artisan du succès avec un but et une passe décisive. Surpris de mener au score sur un penalty contestable sur Augustin (transformé par Ben Yedder), les Monégasques ont été logiquement rattrapés au score avant la pause. Là encore sur un penalty très douteux (transformé par Sanogo).
Les Toulousains n’ont même pas eu besoin de pousser pour revenir au score tant le rythme imposé par l’ASM était affligeant.
« On s’est arrêté de jouer pendant vingt minutes et on a laissé l’initiative à l’adversaire », reconnaissait Jardim qui a fait part de son mécontentement à la mi-temps. « J’ai demandé aux joueurs comment il était possible de s’arrêter de jouer comme on l’a fait. Ce n’était pas possible ! ».
La première période des rouge et blanc n’a vraiment pas été du niveau d’un prétendant au podium qui pointe malgré tout ce matin à cinq longueurs de Bordeaux 3e. Sur les côtés, Ballo-Touré et Aguilar retrouvaient une place de titulaire et n’ont pas franchement fait taire les critiques. Maripan s’est montré moins bon que Badiashile sur le banc, et plus surprenant, Golovin a été transparent. Au final, Monaco peut remercier Ben Yedder, son penalty et sa passe décisive pour le but libérateur de Gelson Martins (84’). Le chouchou du Téfécé a eu droit à sa banderole « Wissam, prince du stadium pour l’éternité ». WBY porte donc son compteur à 10 réalisations et 2 passes décisives cette saison. Orphelin de Slimani suspendu, il a assuré, épaulé convenablement par Augustin.
Reste un léger doute à la sortie de ce succès étriqué. L’avenir est loin d’être clair. Sur le banc, Leonardo Jardim qui a vu son coaching payer cash en fin de match, a semblé touché par l’ampleur de la tâche. Et l’ambiance pesante au club concernant son avenir ?
« C’est drôle, on me pose souvent cette question à l’extérieur, souriait-il. Je suis arrivé en 2014, et dès le mois de juillet j’ai senti cette ambiance. Mais j’ai passé 2014, 2015, 2016, 2017, je suis parti puis revenu en 2018, 2019. J’ai toujours le même patron (Dmitri Rybolovlev), celui qui m’a fait venir et revenir au club. J’ai sa confiance parce qu’il sait que je donne le maximum avec mon staff. Ça fait longtemps que je suis là et certaines personnes sont peut-être fatiguées de me voir… Mais à Monaco, celui qui commande, c’est le patron. »
Un patron qui avait ordonné à Oleg Petrov de terminer sur le podium. Le chemin est encore long.
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