Et dire que Monaco a eu dix jours pour préparer ce match... La dernière rencontre de la 34e journée qui avait vu revenir Caen, 18e, à 3 points, et Dijon, 19e, à 4 avant le coup d’envoi, sentait le souffre. Dix jours réduits à néant en 10 minutes, le temps pour Seydou Sy d’aller chercher deux fois le ballon au fond de ses filets.
Après le forfait de Subasic, Leonardo Jardim avait enregistré celui de Benaglio la veille du match. Touché au dos, le portier suisse n’était même pas présent sur la feuille de match alors qu’il avait été pris dans le groupe par le coach portugais. Rennes, vainqueur de la Coupe de France samedi contre le PSG, était bien resté sur son nuage.
Sans complexe, les deux pertes de balle monégasques ont été sévèrement punies par Hunou (4’, 9’, 2-0) et sans deux inspirations de Falcao, l’ASM serait repartie de Bretagne le moral dans les chaussettes et la boule au ventre (69’, 76’, 2-2). Sorti à la pause contre Paris après avoir ressenti une gêne à l’adducteur, le Colombien a tout donné hier, et les supporters peuvent lui dire merci.
Grâce à une deuxième mi-temps plus cohérente après la sortie d’Aholou en faveur de Vinicius pour passer en 4-4-2, Monaco a réussi à inverser la dynamique pour arracher un point.
Arracher, c’est vraiment le mot parce que rien n’a été simple.
Golovin, redescendu au côté d’Adrien Silva, a amené un peu plus de justesse à la construction. Que ce soit avec Sidibé à droite ou Ballo-Touré à gauche, les couloirs ont mieux été utilisés également. Falcao a eu un peu plus de liberté avec l’entrée de Vinicus, qui a pesé sur la défense mais s’est encore montré brouillon.
Alors oui, ce matin Monaco n’a toujours pas gagné un match après la trêve (3 nuls et 2 défaites) mais a gagné une place au classement pour pointer au 16e rang à égalité avec Amiens... et avec un meilleur goal-average. Un détail important dans la course au maintien. Surtout que les Amiénois sont attendus de pied ferme au Louis-II lors de la 37e journée.
Hier soir, c’est le Stade Malherbe de Rolland Courbis qui devait l’avoir mauvaise après avoir assisté à cette remontada dans les vingt dernières minutes. Les barragistes normands sont à 4 points de l’ASM avec un mauvais goal-average (-17 contre -21).
Ces deux buts remontés par Monaco doivent permettre à ce groupe, dans le doute, de trouver enfin une dynamique positive.
Reste à faire l’autopsie de ce début de match manqué. « C’est une question de confiance et quand on en manque, il y a un peu de peur, confiait Jardim. On savait que Rennes allait attaquer fort le début de match et après le premier but, l’équipe a un peu paniqué. Après la pause, on a repris le contrôle du match et de nos émotions ».
Il faudra ainsi à Monaco beaucoup plus de sérénité et de concentration d’entrée, pour éviter de se mettre en danger et d’effriter un peu plus son capital confiance. Dimanche à 17 heures, Saint-Etienne, qui chasse le podium, ne fera pas de cadeau.
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