C’était la sensation du mois de février. Des dribbles supersoniques, des crochets dévastateurs et un joueur décisif d’entrée avec l’ASM, Gelson Martins a littéralement bluffé son monde lors de ses premières sorties avec l’AS Monaco. Cantonné au banc de touche dans l’Atlético Madrid de l’exigeant Diego Simeone, l’ailier débarque courant janvier dans le grand chamboule- tout monégasque. Son profil dynamique fait un bien fou à Monaco et ses débuts tonitruants coïncident avec la meilleure période du retour de Jardim. C’est simple, Monaco gagne, fait peur et Gelson Martins est rangé d’entrée dans la catégorie « bonne pioche », à raison. Et puis voilà, depuis près de dix matches, le garçon est rentré dans le rang. Le coup de reins s’est évaporé. La réussite aussi.
À Rennes, mercredi, il n’a pas tenté le moindre tir en 90 minutes - une première - tout en étant à l’origine du deuxième but rennais à la suite d’une passe mal ajustée. Vrai coup de mou où faut-il chercher ailleurs ?
Pour Leonardo Jardim, la réponse est simple : « les adversaires commencent à mieux le connaître, l’équipe est moins bien, il doit retrouver aussi son efficacité. C’est toujours un joueur qui fait beaucoup d’efforts, il travaille pour l’équipe, il a juste besoin d’un déclic offensif ». Peu utilisé en première partie de saison en Espagne (446 minutes), l’ailier de 23 ans a multiplié par trois son temps de jeu depuis son arrivée sur le Rocher (1142 minutes), de quoi accréditer la thèse du contrecoup physique et mental.
« Rapide et technique »
Malgré tout, Martins est devenu un titulaire indiscutable et Monaco ne serait pas contre l’idée de prolonger le séjour de l’ailier droit, on parle d’un transfert qui pourrait avoisiner les 30 millions d’euros. « Gelson Martins apporte une bonne dynamique offensive. Il est rapide et technique avec le ballon. Il a surpris beaucoup de personnes qui le considéraient comme un joueur qui jouait peu, détaillait Jardim en février. Mais c’est un garçon qui a toujours travaillé dur pour réussir. Aujourd’hui il a l’occasion de montrer tout son talent. »
Au Portugal, on a très vite cru au garçon originaire du Cap-Vert. Septembre 2016, le quotidien A Bola en fait même sa Une avec le titre « L’Héritier ». Une référence à peine cachée pour le jeune ailier du Sporting Portugal qui est amené à marcher dans les pas de ses célèbres aînés : Luis Figo, Cristiano Ronaldo, Ricardo Quaresma et Nani. Trois ans plus tard, le potentiel est toujours là mais le joueur a perdu le fil de sa progression. Une carrière à l’image de ses débuts à l’AS Monaco, tout en haut très vite avant de rentrer dans le rang.
Mais Gelson Martins a l’occasion, aujourd’hui contre Saint-Etienne, de reprendre sa marche en avant.
L’AS Monaco en aurait grandement besoin...
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