À cœur vaillant, rien d’impossible. La formule attribuée jadis à Jacques Cœur, argentier du roi Charles VII, convient parfaitement aux rugbymen de l’AS Monaco. Au terme d’une victoire étriquée sur leur pelouse synthétique du stade Prince Héréditaire Jacques contre Les Angles, leader de la poule 6 de Fédérale 3 (14-12), les hommes de Sylvain Masson ont réalisé un grand pas vers le maintien. Même si tout n’a pas été parfait, loin de là, les Monégasques poursuivent leur série positive à domicile de trois matches sans défaite et prennent leur revanche d’un match aller où ils avaient été balayés (40-21).
« Cette semaine n’a pas été la meilleure pour préparer un match aussi important. On n’avait pas notre effectif au complet à l’entraînement de jeudi, mais on tenait à faire un bon match devant nos familles et nos supporteurs », explique le coach des arrières Luciano Orquera.
Une équipe aux deux visages
Un trop-plein d’émotions sans doute, qui a tétanisé les Rouge et Blanc dans le premier acte. Eux qui s’étaient promis de faire tomber un gros à la maison cette saison, se sont heurtés à l’âpreté des visiteurs, notamment dans les rucks. « Notre entame de match n’a pas été bonne, mais malgré tout, on a réussi à rentrer aux vestiaires à 9-9, reprend Luciano Orquera. On devait changer d’attitude, et c’est ce qui s’est passé en seconde période. » Secoués par leurs coaches, les Monégasques n’abdiquent alors pas et redoublent d’efforts pour aller créer l’exploit. À l’image de l’essai inscrit par Thomas (45e), Monaco a fait preuve de caractère après le repos. Ceci fut aussi visible lorsque certains joueurs sortis sur blessure continuaient de haranguer leurs coéquipiers depuis le bord de la touche. C’est alors tout un groupe qui s’est soudé pour résister aux assauts adverses.
Un final épique, sous les yeux de Brunel
Mais leurs efforts auraient pu être vains si la réussite n’avait pas choisi son camp dimanche dernier. En effet, et alors que les Asémistes avaient en premier raté l’opportunité de tuer le match sur ce qu’ils pensaient être la dernière pénalité de la rencontre (78e), c’est bien les joueurs des Angles qui n’ont pas su concrétiser la pénalité de la gagne à la sirène, la faute au loupé de Lévy, pourtant à 35 mètres face aux perches. Un moment pénible, mais qui a fini par sourire aux joueurs de la Principauté. « Cette dernière pénalité a été vécue avec beaucoup de nerf et de frustration sur le banc et dans les tribunes. On a déjà perdu deux matches comme ça cette saison et ça aurait été cruel de s’incliner une troisième fois de la sorte. Même si en conquête et en mêlée nous avons encore du travail, c’est un match référence en termes d’état d’esprit », confesse le coach italien aux 48 sélections avec la Squadra Azzura.
L’ASM respire donc mieux depuis deux jours. Avec treize points d’avance sur le premier relégable, l’actuel huitième de la poule 6 s’est donné de la confiance au bon moment. Ceci n’aura sans doute pas échappé à l’œil avisé de l’ancien sélectionneur du XV de France Jacques Brunel, présent depuis jeudi dernier à Monaco et aperçu dans les tribunes de Beausoleil dimanche.
Quoi qu’il en soit, un déplacement délicat du côté de Draguignan le 1er mars attend cette joyeuse bande qui a fait du maintien son credo. À coup sûr, il fait de nouveau bon être un rugbyman à Monaco.
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