Prétendante à la montée en NF1, la Monaco Basket Association dispute, vendredi à l'AccorHotels Arena, contre Ifs (NF1), la première finale du Trophée coupe de France de l'histoire de Monaco
Article réservé aux abonnés
Publié le 19/04/2017 à 05:13, mis à jour le 19/04/2017 à 05:13
De gauche à droite, et de haut en bas : Candice Facchini, Kitija Stolce, Paula Luke, Leslie Fournier, Alex Tchangoue, Melissa Uhel, Coralie Magoni, Morgane Plestan et Elodie Decker. Sous la direction d'Olga Tarasenko et la présidence d'Eric Eléna.
Cette saison à Monaco, c'est un régal à tous les étages de la maison sport. Si l'ASM foot et basket trustent les projecteurs, le sport « amateur » n'est pas en reste d'exploits. A commencer par les demoiselles de la Monaco Basket Association qui, vendredi soir (18 heures), disputeront la première finale du Trophée coupe de France de l'histoire de la Principauté. Une prouesse non négligeable pour un club créé en 2009.
« J'avais fixé comme objectif d'atteindre une finale dans les dix premières années. Je ne pensais pas que ça arriverait aussi vite. Je suis très fier et tout le mérite revient à la coach et aux joueuses qui récoltent le juste fruit de leur travail », s'enthousiasme Eric Eléna. Un président de la MBA pas au bout de ces émotions en cette saison où l'objectif principal est, et reste, l'accession en Nationale 2. Le Trophée coupe de France n'étant que « la cerise sur le gâteau ».
Une occasion d'ouvrir l'armoire à trophées mais, surtout, un moyen de faire éclater aux yeux de la France du basket le travail effectué par le club pour, partant de la Départementale pré-excellence, en arriver à frapper aux portes de la NF1. Passer, en sept ans, d'un terrain d'entraînement en dur à Menton au parquet d'une salle de 15 000 places, vendredi à Paris.
Rigueur et humilité
Samedi dernier à Annemasse, au terme d'une 21e victoire (57-65) en 22 rencontres, la MBA a bouclé en leader une saison régulière rondement menée, sous la pression de Martigues et de l'AS Monaco. Deux rivaux qui n'auront jamais démérité, sans jamais réussir à faire vaciller l'ogre de cette poule A de NF2.
Oui, l'ogre. Car dès le début de saison, l'effectif constitué par la MBA avait tout d'un épouvantail et laissait présager d'un effet rouleau compresseur. Restait l'aléa du sport : que la mayonnaise prenne entre un socle de six joueuses et trois renforts estivaux : la jeune Lettone Paula Luke, et les expérimentées Alex Tchangoue et Elodie Decker. « À l'extérieur, des gens nous ont dit : "ça va pour vous avec l'effectif que vous avez". Mais nous, on ne se rend pas compte, on travaille et on ne se prend pas pour d'autres », confie cette dernière.
Humilité et continuité, selon Eric Eléna. « Nous avons avancé l'objectif de la montée en début de saison mais pas par prétention. On a travaillé pour ça, notamment avec l'apport d'Olga depuis trois ans. Tout le monde la connaît. Elle est sollicitée par des clubs, y compris de Ligue, chaque année. Notre chance, c'est qu'elle aime la région. »
Olga Tarasenko. Main de fer dans un gant de velours et architecte de la montée en puissance de la MBA. Ses ressorts ? Travail, discipline, combativité, esprit de famille et amour du basket. La même recette qui lui avait permis de déjouer tous les pronostics avec le Cavigal de Nice pour décrocher, en 2011, le titre de champion de France de Ligue 2 à Lyon.
« Elle est rigoureuse et stricte, ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas rire. Je passe à tous les entraînements et ça envoie du lourd, mais les joueuses acceptent complètement. Je n'interviens jamais, j'ai une totale confiance en elle », atteste le président.
L'intéressée concède volontiers ces exigences qui ont forgé sa renommée. « J'ai repris le club en N3 alors qu'il jouait le milieu de tableau avec mon amie Babeth Aranda. J'ai ramené Morgane Plestan et Jeanne Senghor, qui revenait de son accouchement [ancienne capitaine du Cavigal Nice, championne de Ligue 2 et internationale sénégalaise, NDLR], et on a obtenu la montée. L'année dernière, j'avais un groupe de six joueuses très soudées sur, et en dehors du terrain. J'avoue que j'ai un peu trop tiré sur les joueuses. On était juste pour les play-offs mais on est arrivé au bout du bout. »
Pas le temps de savourer
D'où quelques réticences à jouer à fond la coupe de France cette saison, malgré trois recrues. À courir deux lièvres au risque de perdre sur tous les tableaux. Sauf qu'à forger des compétitrices, on s'expose à décupler leur soif de victoires. Et les tours de coupe passant, autant de points de bonus étaient crédités au championnat. Jusqu'aux quart et demi-finales à Orthez, ponctués de deux performances contre des équipes de NF1, La Tronche et le Pays Rochelais. De bon augure avant la finale de vendredi contre le CB d'Ifs (NF1)… mais attention à en garder sous la semelle.
Car si la MBA a caracolé en tête du championnat en phase régulière, sitôt la finale du Trophée coupe de France disputée, il faudra rebasculer sur les play-offs d'accession à la NF1. Quatre matchs couperets, avant une éventuelle phase finale à quatre clubs, fin mai à Brive. Comme toujours, Olga Tarasenko garde les pieds sur terre. « Depuis Orthez, on n'entend parler que de Bercy. Mais il ne faut pas oublier que le premier objectif, c'est la montée. »
La cohésion démontrée ces derniers mois sera donc primordiale jusqu'à la dernière seconde. « On forme un réel groupe. Olga a d'ailleurs construit son équipe en fonction du niveau de basket, bien sûr, mais surtout de l'humain », rassure Elodie Decker. Le slogan du club est d'ailleurs on ne peut plus clair : « We are one ». Une solidarité affichée, et éprouvée, selon Eric Eléna. « Elles font leurs trois entraînements de la semaine ensemble et après on les retrouve toutes ensemble au cinéma ou au restaurant. »
Une joie de vivre palpable sur les dab collectif après chaque victoire, un Mannequin Challenge au Casino de Monte-Carlo, ou encore les vidéos humoristiques de Melissa Uhel, alias Mely Curly sur le web.
Hormis deux joueuses qui redescendront samedi pour raisons professionnelles, staff, joueuses, dirigeants ou bénévoles passeront tout le week-end de coupe de France à Paris et Bercy.
commentaires
ads check
“Rhôooooooooo!”
Vous utilisez un AdBlock?! :)
Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.
Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.
Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.
Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.
Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.
commentaires