Initialement, Manon Poyard se serait pleinement satisfaite d’être tout simplement finisher de cette immense course que représentent les championnats du monde de Spartan Race. Il n’était pas question de se mettre la moindre pression à son arrivée en Grèce.
Mais la Monégasque a repoussé les limites au-delà des frontières, et bien plus loin que ce qu’elle aurait pu imaginer. Elle a décroché une sublime médaille de bronze dans sa catégorie chez les 25-29 ans au bout de l’effort et d’un week-end dantesque.
Vendredi, celle qui défendait les couleurs rouge et blanc de la Principauté a fini 2e sur le sprint (7 km-20 obstacles), puis samedi 2e sur la super (12 km-25 obstacles), avant de s’accrocher comme une lionne dimanche pour terminer 3e de la beast (25 km-32 obstacles - 900 m de dénivelé). Une performance majuscule qu’elle est allée chercher avec une force de caractère énorme.
Les burpees, véritable point fort
Tout a commencé vendredi, jour où Manon est parfaitement entrée dans ses championnats du monde. Elle a réussi à franchir deux obstacles qu’elle n’avait jamais passés auparavant dans sa carrière. Un dépassement de soi qui prouve beaucoup de choses. Quand elle a passé la ligne d’arrivée, elle n’avait alors aucune notion du temps. Et s’est rendue compte par le biais de sa mère présente pour la soutenir - tout comme son père -, qu’elle était alors deuxième du sprint.
Le lendemain sur la super, c’était en quelque sorte un bis repetita. Manon Poyard est toute la course en troisième position, et va réussir l’épreuve du javelot à 8,50 m de distance. Sa concurrente pour la seconde place n’y parvient pas, et elle la coiffe donc au poteau comme la veille sur les burpees, son véritable point fort.
Pour finir, le dimanche s’est apparenté à un véritable chemin de croix pour toutes les concurrentes. Une énorme tempête s’est abattue sur Sparte dans la nuit de samedi à dimanche. La question était de savoir s’il allait être possible de prendre le départ ou non? La réponse a été positive, et il a fallu laisser tomber short, t-shirt, pour enfiler legging et k-way.
"Avec le cœur et les tripes"
Et concourir contre vents et marées. Surpasser la boue, nager dans une rivière, être entièrement trempée. Chose que la Monégasque a faite avec brio, avant de se coincer les cheveux. Elle a alors perdu deux précieuses minutes, et la deuxième place par la même occasion.
Il était nécessaire de repartir de l’avant pour ne pas tomber du podium. À partir de ce moment-là, une lutte sans merci a eu lieu, et Manon Poyard n’avait plus la moindre force physique. Elle était complètement exténuée.
Mais il lui restait quelque chose de précieux. Un mental d’acier ! Soutenue par ses parents, elle a loupé les derniers obstacles tout comme sa rivale. Ça s’est donc joué aux burpees, et à ce petit jeu-là, elle a été d’un niveau supérieur. Une fois la ligne d’arrivée franchie, elle a alors pu s’écrouler par terre et savourer cette magnifique troisième place.
Un rêve tout simplement: "Je n’imaginais pas une seule seconde faire un podium, surtout avec ces trois courses. J’ai été régulière dans des conditions extrêmes et je me suis surpassée. Je n’avais jamais couru dans la boue, je l’ai fait. C’est vraiment une fierté pour moi ce que j’ai accompli. Je me suis accroché à ce podium avec le cœur et les triples."
Ses résultats
Sprint
7km, 20 obstacles, 200m d+: 1h02 - 30 burpees
Super
12km, 25 obstacles, 300m d+: 1h45 - 30 burpees
Beast
25km, 32 obstacles, 900m d+: 4h02 - 180 burpees
Trifecta=Sprint+Super+Beast
44km, 77 obstacles, 1.400m d+: 6h51 - 240 burpees
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