Devinez où va se dérouler le premier championnat du monde d'aviron en mer

De jeudi à samedi, la Société nautique de Monaco organise, pour la première fois, les championnats du monde d’aviron de mer au port Hercule. Une fierté pour un club ambitieux

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Thomas Michel Publié le 19/10/2016 à 18:06, mis à jour le 19/10/2016 à 10:15
De gauche à droite: Giuseppe Alberti (deux de couple avec Quentin Antognelli), Pierre Zervos, Magali Albin (championne de France quatre de pointe), Mathias Raymond, Quentin Antognelli, Gaetan Delhon, Maxime Maillet et William Ader, hier avant l’entraînement.
Photo T.M

Dès demain après-midi (qualifications) et jusqu’aux finales prévues samedi après-midi, la crème de l’aviron de mer va s’affronter dans les eaux monégasques à l’occasion des championnats du monde. Une première dans une Principauté qui entretient pourtant des liens étroits avec la discipline, à l’image de la famille de la princesse Grace.

Héritière de la Société des Régates, la Société nautique de Monaco a pris une autre aura en s’ancrant au quai Louis-II voilà deux ans. «On était au Moyen-Âge et on est passé au XXIe siècle», affirme son président, Jean-François Gourdon.

Désormais voisin – et complice – du fleuron du yachtisme à Monaco, le Yacht-club, la Société a doublé ses effectifs, passant de 170 à 350 licenciés. Un ratio énorme pour 8000 Monégasques et alors qu’à titre de comparaison la France ne compte (que) 20.000 licenciés.

Un succès indéniable qui ne se résume pas à une pratique loisirs puisque la Société nautique de Monaco aligne également une dizaine de professionnels sur le circuit.Une prouesse!

"C’est l’aspect romantique de la chose"

Samedi dernier à Menton, le club a même établi un nouveau record en décrochant quatre titres nationaux! De bon augure avant des Mondiaux à la maison où Monaco ne masque pas ses ambitions, à commencer par le quatre de couple masculin avec barreur (Mathias Raymond, Gaëtan Delhon, William Ader, Maxime Maillet et Pierre Zervos) qui visera l’or. Parmi eux, Mathias Raymond, «ambassadeur» de Monaco lors des JO de Pékin et Londres et champion du monde en 2015, à Lima (Pérou). «Tout le monde sait qui il est au club et les jeunes sont fascinés», assure Jean-François Gourdon.

Dans le sillage de ce «vieux», les jeunes poussent, à l’image de Quentin Antognelli. 18e meilleur rameur mondial en skiff et meilleur français de sa catégorie chez les moins de 22 ans.Ou encore Clara Stefanelli qui, à 16 ans, croule sous les éloges.

Des athlètes qui ont d’autant plus de mérite qu’ils effectuent, pour des raisons professionnelles et géographiques, la majorité de leurs entraînements en solo. «C’est l’horreur, on est sur des entraînements comme la natation, 4 ou 5 heures par jour sur 1 ou 2 séances. Et une pratique outdoor, qu’il pleuve ou qu’il vente, ils rament!», résume Jean-François Gourdon avant de pointer la faille. «Mathias, par exemple, travaille à l’ambassade de Paris et s’entraîne sur place, dans une cave. Il fait de l’ergomètre dans une blindroom!», regrette encore le président.

« C’est l’aspect romantique de la chose», préfère plaisanter l’intéressé qui concède tout de même que «c’était plus facile en étant étudiant».«Maintenant, la priorité c’est le travail et ça complique.»

"J’en ai rêvé quand j’étais gamin"

Dotée de trois entraîneurs à temps plein, «des coachs de haut niveau qui ont eu des expériences fédérales et qui connaissent les marges de progression», la Société nautique s’efforce de combler l’éloignement de ces équipages en multipliant les stages à Saint-Cassien ou, dernièrement, à Barcelone, Amsterdam ou en Angleterre.

«Je pense qu’ils sont un des rares équipages à avoir cette cohésion à distance, là on est dans le monde Facebook», insiste tout de même Jean-François Gourdon. Une forme de télétravail toutefois atténuée par une complicité de longue date selon Mathias.

«On a le même équipage depuis deux ans et j’avais déjà ramé avec Gaetan dans d’autres embarcations.Il y a 15 ans qu’on se connaît. C’est parti d’une relation d’adversaire, c’est ça qui est rigolo. L’adversité dans l’effort crée d’autres liens, la notion d’effort décuple la relation amicale.»

Et quand on est né avec une rame dans la main, l’abnégation coule dans les veines. «C’est l’opportunité d’une vie d’avoir des championnats du monde à Monaco! J’en ai rêvé quand j’étais gamin, l’occasion s’est créée, et en plus on est champion du monde en titre», salive ce compétiteur hermétique à cette «double pression».

« Pour moi, ce n’est pas de la pression. Quand je suis sur mon ergo ou à la muscu je pense à ces championnats à Monaco. Je me dis que je fais ça pour ça. Si après les mecs me battent, c’est la compét’…»

Et que la concurrence le sache, le chef de nage ne lâchera rien sur le plan d’eau. «J’aime bien la stratégie du “foutu pour foutu, on y va”! Au pire, on n’a rien à regretter.»

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